«Des nouvelles de la planète Mars»: Quand «feel good movie» ne rime pas avec cinéma neuneu
COMEDIE•Dominik Moll réunit François Damiens et Vincent Macaigne pour un divertissement futé dont on sort avec le sourire...Caroline Vié
AvecDes nouvelles de la planète Mars, Dominik Moll réussit un exploit : réaliser un « feel good movie » qui ne soit pas neuneu. Le réalisateur d’ Harry, un ami qui vous veut du bien (2000) et de Lemming (2005) a mis de l’eau dans son vitriol mais s’il s’est laissé toucher par son sujet, il n’a pas été coulé par les bons sentiments. Pour 20 Minutes, il explique comment ce conte brillamment emporté par François Damiens et Vincent Macaigne est si joyeusement frappadingue et revigorant, sans pour autant occulter les angoisses de notre temps
La patte Moll
C’est en collaboration avec Gilles Marchand que le cinéaste a imaginé la vie de Philippe Mars (François Damiens), loser impénitent qui se fait bouffer tout cru par son ex-femme journaliste télé, sa fille arriviste et son fils végétarien intransigeant.
« La période est morose et nous nous sommes dit que l’heure n’était plus à la noirceur de mes précédents films. Je suis un optimiste dans l’âme. Il était temps que je le laisse apparaître même si on peut reconnaître mon sens de l’humour noir dans l’absurdité générale.
Pas de deux et feuille de boucher
Le jour où un collègue fou furieux (Vincent Macaigne) tape l’incruste chez le père de famille victime d’une faiblesse déguisée en générosité, il fait souffler un vent de fantaisie sur la vie de M. Mars et sur cette comédie humaniste. Une scène de saccage à la feuille de boucher sert de prélude à un pas de deux entre les personnages.
« Mes héros conservent une part d’enfance ce que François et Vincent ont communiqué. Ils sont ainsi dans le travail : le premier aime que les choses soient carrées et l’autre adore l’improvisation. C’était dur à gérer mais cela a contribué à donner son ton à l’ensemble. »
Vue de Mars
Les convictions extrémistes et le militantisme extrême sont abordés avec humour sans pourtant être ridiculisés. Moll tape où ça fait mal quand le fils ami des animaux assimile les éleveurs de poulets aux nazis ou que Vincent Macaigne envisage une opération commando dans un abattoir.
« Le titre n’est pas gratuit. On a souhaité montrer la France telle que pourrait la voir un extraterrestre qui serait sans doute frappé par ses absurdités. Traiter de sujets sérieux sans les galvauder était la mission que nous nous sommes fixée. Le conte n’est pas incompatible avec la réflexion. »