«Arrête ton cinéma!»: Est-ce si terrible de monter un film? Trois réalisatrices répondent
COULISSES•Josiane Balasko, Zabou Breitman et Diane Kurys confessent que dans la réalité, la production cinématographique est, généralement, moins douloureuse que dans le film…Caroline Vié
Dans le roman semi-autobiographie C’est le métier qui rentre (éditions Le livre de Poche), Sylvie Testud évoquait avec humour le projet avorté d’un film qu’elle a failli réaliser pour un duo de producteurs parisiens. Ce livre cruel et tordant est devenu Arrête ton cinéma !, comédie fort amusante. L’actrice y revit sa mésaventure devant la caméra de Diane Kurys face à Josiane Balasko et Zabou Breitman en productrices folles à lier. Après avoir appelé une actrice pour lui proposer de financer son film, elles passent brusquement au côté Obscur et font de sa vie un pur enfer. 20 Minutes s’est demandé si ce type de comportement est courant dans les milieux cinématographiques…
Le courage de Sylvie Testud
« Préparer un film n’est pas toujours évident, raconte Diane Kurys mais cela n’a absolument rien à voir avec ce que vit l’héroïne jouée par Sylvie. Je n’ai jamais rencontré de producteurs aussi fous de toute ma carrière. » Hystérie généralisée, réécriture sauvage du scénario et humiliations répétées sont au programme pour la malheureuse aspirante réalisatrice. « J’admire Sylvie d’avoir pu rebondir et raconter tout cela avec humour, confie Zabou Breitman, elle-même réalisatrice de No et moi (2010). Bosser comme une dingue sur un projet et le voir annuler quelques jours avant le tournage, ce doit être terrible. Je n’ai, fort heureusement, jamais vécu ça. Je ne suis pas certaine que j’aurais été capable de prendre autant de recul. »
Rien à voir avec la réalité
Josiane Balasko, épatante en financière bourrue et caractérielle, n’a jamais connu de situations aussi désespérées dans sa carrière de cinéaste. « Le film est une pure fiction. Pour ma part, le seul vrai souci que j’ai jamais rencontré était pour Cliente (2008) parce que les producteurs trouvaient dégueulasse l’histoire d’une femme qui paye pour coucher. Il a fallu que j’en fasse un roman et qu’il ait du succès pour que le long-métrage soit finalement monté. » Diane Kurys a eu bien du mal à trouver des sous pour Arrête ton cinéma !. «On me disait que les coulisses d’une production n’intéressent pas le grand public alors que la série Dix pour cent vient de prouver l’inverse. » Souhaitons que les spectateurs réservent un aussi bon accueil à cette comédie aux personnages bien croqués.