Festival des Arcs: Voyage au coeur du Sundance des Alpes
TOUT SCHUSS•En sept ans d'existence, le festival du cinéma européen a grandi en notoriété auprès du public et des professionnels. "20Minutes" a pu le vérifier sur place...Cecile Guthleben
Comment le Festival de cinéma européen des Arcs a-t-il fait, en sept ans d’existence, pour devenir un rendez vous incontournable dans l’agenda des festivaliers de cinéma ?
Il y a les films, bien sûr, qui balaient un large spectre de la création européenne, à la fois populaire et de qualité. « Nous voulons plaire à tous les spectateurs », souligne Pierre-Emmanuel Fleurantin, directeur général du festival à 20Minutes. Il cite en exemple le film norvégien The Wave, de Roar Uthaug, projeté lors de la soirée d’ouverture. « Ce blockbuster à 6 millions d’euros de budget a rassemblé 600.000 spectateurs dans son pays. Mais il y a une vraie démarche d’auteur du réalisateur derrière », poursuit-il. Guillaume Calop, délégué général complète : « Cette soirée d’ouverture a été une vraie réussite avec 800 personnes dans la salle. »
Des invités de marque
Côté chiffres, l’engouement est éloquent : 18.298 entrées en 2014, c’est deux fois plus que pour sa première édition. Et cela, grâce à un nombre de projections grandissant (200 cette année) et à cet éclectisme de la programmation qui plait au public. Mais aussi à la présence d’invités prestigieux.
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Cette année, Xavier Beauvois et Niels Arestrup ont été invités à donner des masterclass et dans le jury figurent la comédienne Clotilde Hesme ou la productrice Sylvie Pialat. « C’est la première fois que je viens, explique cette dernière à 20Minutes. On m’avait beaucoup parlé du festival, de son ambiance et de sa programmation de qualité. »
Xavier Beauvois et Niels Arestrup lors de la cérémonie d’ouverture - Pidz.com
Les équipes sont de plus en plus nombreuses à venir présenter leurs films. Sylvie Pialat défend son dernier projet : Les chevaliers blancs, de Joachim Lafosse. Mélanie Thierry et Nicolas Duvauchelle sont là pour l’avant-première du film Je ne suis pas un salaud d’Emmanuel Finkiel.
Attractions et nouvelles technos
Depuis l’an dernier, Pierre-Emmanuel Fleurantin pimente son festival de nouvelles attractions. Le Music Village a lancé les festivités avec des concerts le premier week-end. La tête d’affiche cette année, c’était Brodinski. Et l’Interactive Village met en avant de nouveaux outils de réalité augmentée.
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« On ne peut plus faire un festival de cinéma comme avant, constate Pierre-Emmanuel Fleurantin. Les arts évoluent, se connectent. Nous voulons amener les créateurs vers de nouveaux contenus. Nous gardons les yeux ouverts vers tous les domaines de la création qui ont à voir avec le cinéma. »
FKJ en concert au Village Les Arcs 1950 - Antoine Monié
Ce n’est sans doute pas un hasard si les stars du web ont répondu présent : Amaury et Quentin « Deb’Arcs », comme ils disent sur Dailymotion. Et les stars du Studio Bagel, Alison Wheeler, Kemar et Natoo savent profiter des joies de la montagne.
« Joie d’être aux arcs pour le festival de cinéma européen avec @AlisonWheelR ☃ #lesarcsfilmfest @lesarcsfilmfest pic.twitter.com/A5hnD6tcDD — Nathalie Odzierejko (@Nato_o) 13 Décembre 2015 »
Un laboratoire de création
On est là pour rigoler, mais aussi pour travailler. Le village des coproductions permet à 25 porteurs de projets de présenter leurs idées à 350 partenaires potentiels – producteurs, distributeurs. C’est là que Lazlo Nemes, réalisateur du Fils de Saul, avait présenté en 2010 le projet du film qui allait obtenir le Grand Prix du Festival de Cannes cette année. C’est là aussi que le réalisateur islandais Rúnar Rúnarsson, a trouvé un producteur et un distributeur pour son film Sparrows, présenté en compétition. « Les Arcs, dit-il, c’est un super-endroit pour rencontrer du monde, des financeurs, des diffuseurs, des partenaires. Ce festival devient de plus en plus important en Europe, un peu comme Sundance au début. » Le festival américain du cinéma indépendant, créé par Robert Redford en 1978, est une des références assumées de Pierre-Emmanuel Fleurantin. Le directeur général du Festival a su s’en inspirer pour que la station de sports d’hiver des Arcs ait désormais plus d’une corde à son arc.