CULTEPourquoi «Bad Boy Bubby» secoue toujours autant trente-deux ans après sa sortie

Pourquoi «Bad Boy Bubby» secoue toujours autant trente-deux ans après sa sortie

CULTECe long-métrage de Rolf de Heer est toujours aussi choquant et aussi attachant...
Caroline Vié

Caroline Vié

En 1993, Rolf de Heer faisait scandale avec Bad Boy Bubby, long-métrage aussi frappadingue que résolument malsain sur un grand gars trentenaire séquestré par une mère incestueuse. Trente-deux ans plus tard, cette fable vénéneuse, prix spécial du jury à Venise et vénérée par Quentin Tarantino, n’a rien perdu de son potentiel sulfureux. En quatre points, 20 Minutes explique pourquoi elle est toujours aussi forte.

Une ouverture ahurissante

Dès la première scène, le ton est donné. Bubby, grand gaillard dont les cheveux filasses cernent une calvitie tenace, se fait laver les fesses par sa grosse dondon de maman. Il lui rend la pareille avant une belle séance d’inceste. Leur appartement aurait sérieusement besoin d’une visite conjointe des équipes de « C’est du propre » et de Valérie Damidot. Seulement dix minutes de film se sont écoulées.



Une utilisation très personnelle du film alimentaire

Cet estimable matériau dont le commun des mortels use pour conserver les reliefs de ses repas prend une nouvelle dimension quand Bubby l’utilise pour faire passer qui l’ennuie de vie à trépas. Encouragé pas la réapparition d’un papa alcoolique, notre héros au Q.I. de langouste part à la découverte du vaste monde et des joies qu’il peut apporter pour peu qu’on soit un psychopathe confirmé.

Les animaux ne sont pas les amis de Bubby

Le seul pote de Bubby, c’est un chat de gouttière ce qui ne porte pas vraiment bonheur au malheureux matou qu’il étouffe tout bonnement avant de faire subir un sort similaire à ses papa-maman. Bubby a aussi beaucoup d’affection pour les cafards. Il en dévore un à belles dents, ce qui n’est pas appétissant parce qu’il ne fait aucun doute que l’acteur croque vraiment dedans.

Un personnage attachant malgré les trois points précédents

On pourrait détester Bubby et pourtant, la mise en scène de Rolf de Heer et la performance toute en nuances de Nicholas Hope font qu’on finit par aimer ce grand enfant maltraité qui s’émancipe douloureusement. C’est de ce paradoxe que naît le côté le plus dérangeant du film comme les qualités humaines qui font que, trente-deux ans après sa sortie, Bad Boy Bubby est toujours inimitable. Un grand film.