Quand un enfant de 10 ans réclame à cor et à cri de découvrir James Bond, ses parents font bien de ne pas l’emmener voir Daniel Craig dans 007 Spectre. Une étude de l’université d’Otago a démontré que les aventures cinématographiques de 007 sont devenues de plus en plus violentes au fil des années. Roger Moore semble le parfait agent à qui confier sa progéniture pour l’initier en douceur à la grande saga de l’espionnage peuplée de mauvais élements et jolies filles.

Plus d’humour que de morts

N’en déplaise aux puristes amoureux de l’œuvre de Ian Fleming, Moore n’a pas démérité dans la peau de l’espion au permis de tuer ! Dès Vivre et laisser mourir (1973), l’acteur connu en France pour la série « Amicalement vôtre » a apporté son sourire enchanteur et son humour so british à des films fantaisistes à souhait. Il s’est certes éloigné du tueur froid des romans ou du séducteur flegmatique campé par Sean Connery. Mais au moins, il ne traumatisera pas les espions en herbe, tandis que leurs papas pourront toujours se rincer l’œil avec les Bond Girls Jayne Seymour, Lois Chiles, Carole Bouquet, Barbara Bach.

Méchants mais pas trop

Opposé à Moore, Christopher Lee (L’homme au pistolet d’or, 1974), Curd Jürgens (L’espion qui m’aimait, 1977), Michael Lonsdale (Moonraker, 1979), pour ne citer qu’eux, font frissonner sans terroriser. Et le fantastique Requin, interprété par l’impressionnant Richard Kiel fait sans doute partie des méchants les plus gentils qu’on n’a jamais vus. Avant de pouvoir confier les petits à la garde de Daniel Craig, homme torturé et pas vraiment recommandable, Sir Roger et ses cascades à gogo, certes moins crédibles mais plus farfelues, offrent une entrée confortable dans un univers impitoyable.