Comment Adèle Exarchopoulos est devenue «Anarchiste» après sa Palme d'Or et son César
STAR•La révélation de « La vie d’Adèle » incarne une femme libre dans cette chronique située à la fin du XIXe siècle…Caroline Vié
Elle a fait sensation à l’ouverture de la Semaine de la Critique en mai dernier. Deux ans après La vie d’Adèle qui lui a valu un tiers de Palme d’or (partagée avec Abdellatif Kechiche et Léa Seydoux) et un César tout entier, Adèle Exarchopoulos était de retour sur la Croisette en 2015 pour Les Anarchistes d’Elie Wajeman. L’actrice trouve un beau rôle de femme libre dans cette chronique ancrée dans la réalité politique de 1899 où elle s’éprend d’un flic infiltré dans son mouvement libertaire, incarné par Tahar Rahim.
Liberté de parole, liberté de ton
« Evidemment que La vie d’Adèle a changé mon existence, confie-t-elle à 20 Minutes. Du jour au lendemain, je suis passée d’anonyme à archiconnue pas forcément pour les bonnes raisons. » L’actrice se souvient notamment des indélicats émoustillés par les scènes lesbiennes du film qui l’importunaient avec leurs questions. « Cela m’a appris à me défendre, s’amuse la jeune femme de 22 printemps qui affiche un caractère bien trempé. J’ai très vite su envoyer promener les gens qui me demandaient d’un air égrillard si ces scènes étaient simulées ! » Cette énergie explose dans Les Anarchistes où elle est prête à tous les sacrifices pour faire triompher ses idées. « Je ne partage pas toutes ses positions, mais je peux comprendre cette fille. Elle ne peut accepter le rôle subalterne dans lequel les femmes étaient cantonnées à cette époque. »
Torride pour Tahar
Dans son rôle de fille de communard, la belle porte un corset seyant que Tahar Rahim ne tarde pas à lui enlever. « Je n’ai aucun problème avec les scènes d’amour ou de nudité si elles ont leur raison d’être dans le scénario, martèle-t-elle. Là, elles sont indispensables pour faire comprendre la passion qui unit nos deux personnages. » Depuis, Adèle a carrément changé de registre. Si elle ne participera finalement pas au premier long-métrage de Sara Forestier, on la verra bientôt dirigée par Sean Penn dans The Last Face et face à Guillaume Gallienne dans Down by Love de Pierre Godeau pour lequel elle a découvert la vie d’une prison. « Je cherche des rôles qui me font grandir par leur complexité », avoue-t-elle. Les Anarchistes l’a mise sur la bonne voie.