CONTE GOTHIQUEGuillermo Del Toro injecte du réel dans son angoissant «Crimson Peak»

Guillermo Del Toro injecte du réel dans son angoissant «Crimson Peak»

CONTE GOTHIQUELe réalisateur du «Labyrinthe de Pan» signe un film horrifique, romantique et gothique...
Crimson Peak de Guillermo Del Toro
Crimson Peak de Guillermo Del Toro - Universal
Caroline Vié

Caroline Vié

Amoureux depuis l’enfance des monstres et du cinéma d’horreur, Guillermo Del Toro, offre avec Crimson Peak, un bijou sombre et délectable. Une jeune héritière du XIXe siècle est entraînée dans une maison hantée par son étrange mari et la sœur pas vraiment commode de ce dernier. « Je rêvais de réaliser un film gothique et romantique car c’est un genre que j’adore et qui n’a pas été abordé depuis des années », avoue-t-il à 20 Minutes à qui il a parlé de ses influences.



«Crimson Peak», «Phantom Boy» et «Mune», cette... par 20Minutes

Alfred Hitchcock pour l’héroïne

Pour concrétiser son rêve, le réalisateur mexicain s’est appuyé sur une solide brochette d’acteurs : Mia Wasikovska en naïve jeune mariée et le couple Tom Hiddelston/Jessica Chastain en fratrie maléfique. Le personnage de cette dernière est très soigné.

« Pour Jessica, j’ai surtout pensé à Mrs Danvers dans Rebecca d’Alfred Hitchcock d’après Daphne du Maurier. Elle fait corps avec la maison comme si elles se nourrissaient l’une l’autre. C’est une héroïne terrifiante et tragique pour laquelle on ressent une forme d’empathie malgré les atrocités qu’elle commet. »



Des éclairages saturés comme chez un maître italien

Le réalisateur de L’échine du diable (2001) et du Labyrinthe de Pan (2006) n’a jamais caché son admiration pour Mario Bava, grand maître du fantastique italien des années 1960-70 auquel on doit Six femmes pour l’assassin.

« Ce type de films fonctionne comme un mélodrame horrifique dont les acteurs doivent un peu surjouer. Le décor et les éclairages ont une importance capitale pour souligner leurs performances et c’est pour cela que j’ai voulu que le fim soit très coloré comme ceux de Mario Bava. Cela rajoute à l’atmosphère fantastique de l’ensemble. »

La réalité (oui, la réalité)

Guillermo Del Toro croit aux fantômes dans la vraie vie et cela depuis sa plus tendre enfance. Il n’hésite donc pas à leur offrir des rôles prépondérants dans son œuvre sans les rendre pour autant méchants.

« J’ai entendu clairement l’assassinat d’un homme dans la salle de bains hantée d’une chambre d’hôtel. C’était si atroce que je me suis empressé de mettre des écouteurs pour essayer de regarder une série télé sur ma tablette. Une autre fois, j’ai failli me faire caca dessus parce que mon oncle décédé est venu me parler à l’oreille. »