Jean-Paul Rappeneau donne de bonnes nouvelles de ses «Belles familles»
CINEMA•Le réalisateur du «Hussard sur le toit» et de «Cyrano de Bergerac» revient après douze ans loin des écrans...Caroline Vié
Son dernier film, Bon voyage, remonte à 2003. Puis Jean-Paul Rappeneau s’éest éloigné des plateaux après avoir longtemps planché sur une production coûteuse qui n’a jamais vu le jour. Le réalisateur de Cyrano de Bergerac (1990) et du Hussard sur le toit (1995) revient cet automne dans une forme éblouissante avec Belles familles. De retour en France après un long séjour à l’étranger, un homme d'affaires découvre un authentique marasme familial concernant une grande maison désertée.
Retour aux origines
« Comme mon héros, j’effectue un peu un retour aux sources, confie le réalisateur à 20 Minutes. Moi aussi, j’ai grandi en province dans une grande maison. » C’est son ami Alain Cavalier, réalisateur de Pater (2011), qui lui a donné l’idée de ce film choral sur le retour aux sources d’un quadragénaire déraciné. « Nous nous connaissons depuis nos jeunes années et il m’a suggéré d’écrire une histoire autour du bureau de mon père. Ce meuble imposant aurait sans doute suffi à Alain qui fait du cinéma intimiste. Pour moi, cette base m’a servi de prétexte pour une intrigue plus complexe, bourrée de personnages. »
Amoureux des acteurs
Aujourd’hui âgé de 83 ans, Jean-Paul Rappeneau a retrouvé les plateaux avec un bonheur palpable à l’écran. «Ma joie est de diriger les acteurs, avoue-t-il. C’est ce qui m’a le plus manqué». Le réalisateur, qui se rêvait comédien dans sa jeunesse, n’hésite pas à incarner tous les personnages devant sa script-girl lorsqu’il prépare le découpage de son film. «Je suis sans doute un acteur frustré et c’est pour cela que j’aime les comédiens par dessus tout», admet-il. Il a pu s’en donner à cœur joie avec Mathieu Amalric, Gilles Lellouche, Nicole Garcia, Guilllaume de Tonquédec, Gilles Lellouche, Karin Viard et André Dussollier. «Ils étaient comme des gamins dans un cour de récréation», se souvient-il.
Marine Vacht, muse de charme
Tous sont parfaits, mais la lumineuse Marine Vacht, découverte dans Jeune et jolie (2013) de François Ozon, l’est encore d’avantage, apportant un charme sauvage au milieu de règlements de compte financiers et familiaux. «Son talent naturel et sa beauté m’ont bluffé. Je lui prédis une belle carrière», assène le cinéaste qui a dirigé des pointures comme Catherine Deneuve, Isabelle Adjani et Juliette Binoche. Son magnétisme envoûtant injecte une belle dose de jeunesse dans ce beau film qui, espérons-le, offrira un nouveau départ à son réalisateur...