«Le nouveau stagiaire»: Robert De Niro toujours vert face à Anne Hathaway
CINEMA•L'acteur incarne un sénior devenant l'assistant d'une jeune patronne de start-un dans cette comédie...- De notre envoyée spéciale à Londres, Caroline Vié
Robert De Niro s’amuse dans Le nouveau stagiaire où il apprend à se faire apprécier par une jeune femme dynamique dépassée par le succès de sa firme de vêtements en ligne. Nancy Myers (Ce que veulent les femmes, 2000) le dirige face à Anne Hathaway pour cette comédie autour d’une femme d’entreprise dynamique et de son assistant septuagénaire. 20 Minutes a rencontré le duo à Londres où il semblait avoir développé une belle complicité.
Vous êtes-vous sentis comme vos personnages sur le tournage ?
Anne Hathaway : Pas vraiment parce que, dans la vie, je ne pouvais pas avoir une attitude méprisante à l’égard de Bob De Niro, alors que j’incarne une fille qui se montre très désagréable avec ce nouveau venu dont elle veut se débarrasser. Je n’ai pas son côté hautain.
Robert De Niro : Le seul point commun que j’ai avec mon personnage est de ne plus être vraiment une tête d’affiche. Le nouveau stagiaire est exceptionnel pour moi puisqu’il me met en vedette alors qu’on me fait souvent jouer les seconds couteaux, parent âgé des héros.
Vous trouvez que le jeunisme est un problème typiquement hollywoodien ?
A.H. : Dans le cinéma américain, la jeunesse est un critère primordial, surtout pour les actrices. Quelques-unes, comme Meryl Streep, ont pu tirer leur épingle du jeu mais c’est très difficile. En France, vous êtes beaucoup plus respectueux avec vos comédiennes.
R.D.N. : C’est la même chose pour les hommes. Pour trouver des rôles intéressants, il faut produire soi-même ou compter sur des vieux de la vieille comme Barry Levinson qui me dirige en ce moment dans le rôle de l’escroc Bernard Madoff ou Martin Scorsese que je vais bientôt retrouver.
Ce film vous semble-t-il montrer de façon réaliste les rapports entre hommes et femmes ?
R.D.N. : Son côté féministe m’a séduit. Ma mère militait pour les droits des femmes et ses idées sont restées fermement implantées dans mon cerveau. J’admire la businesswoman qu’incarne Anne pour son courage et sa détermination. C’est une vraie battante.
A.H. : Il est certain qu’on demande davantage aux femmes qu’aux hommes. Elles doivent à la fois faire leurs preuves au boulot et mener de front leur vie de couple et de famille. Le film souligne cette injustice de façon très fine. J’aime la façon dont il donne à réfléchir.