POLEMIQUE«La Belle Saison»: La réalisatrice du film répond au maire FN qui a censuré son affiche

«La Belle Saison»: La réalisatrice du film répond au maire FN qui a censuré son affiche

POLEMIQUELe maire d’une petite commune du Vaucluse a fait interdire l’affiche du film montrant deux femmes sur le point de s’embrasser. La réalisatrice lui a écrit une lettre ouverte cinglante…
Anaëlle Grondin

A.G.

«Ce qu’on voit dans La Belle Saison, c’est la nudité des corps, dans leur liberté, dans leur beauté et dans leur insouciance face au désir, ce sont les visages, les rires, les sourires de deux femmes qui évoquent l’appétit de la vie. Est-ce cela qui vous choque ? » Dans une lettre ouverte, la réalisatrice Catherine Corsini s’adresse au maire FN de Camaret-sur-Aigues dans le Vaucluse. Elle y dénonce notamment une censure « qui sous couvert de protéger les valeurs familiales, répand les passions tristes et la haine du corps ».


« Nous devrions aussi interdire les musées à la jeunesse »

Un mois après sa sortie nationale, l’affiche du film La Belle Saison fait polémique dans la petite commune de Philippe de Beauregard. Ce dernier l’a fait interdire et l’a retiré du site Internet de la ville. La fameuse affiche met en scène les actrices Cécile de France et Izia Higelin, dénudées, en train de s’enlacer et sur le point de s’embrasser. Pour Catherine Corsini, si on interdisait le film aux enfants, « nous devrions aussi interdire les musées à la jeunesse, fermer les salles qui montrent des corps de femmes entre elles, nus, alanguis, accouplés dans des poses suggestives », réagit-elle.

Réagissant à cette actualité, Fleur Pellerin a rappelé ce week-end dans un entretien à 20Minutes que « les pouvoirs de police du maire sont encadrés et [qu'] il ne peut intervenir que s’il y a un trouble à l’ordre public. »

Fleur Pellerin répond aux questions de « 20Minutes »

La ministre de la Culture a par ailleurs exprimé son inquiétude face à « cette façon insidieuse de vouloir limiter les libertés qui figurent dans notre droit », préoccupation qui motive la première partie de son projet de loi « Liberté de création, architecture et patrimoine », actuellement en discussion à l’Assemblée.

En juin 2013, les villes de Versailles (Yvelines) et Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) avaient fait retirer les affiches du film L’inconnu du lac après des plaintes d’habitants choqués. A l’époque, l’afficheur JC Decaux avait affirmé qu’une telle demande restait « extrêmement rare ».