CINEMA«Les chansons que mes frères m’ont apprises»: Au coeur d'une réserve indienne

«Les chansons que mes frères m’ont apprises»: Au coeur d'une réserve indienne

CINEMACe premier film très original flirte avec le documentaire...
De notre envoyée spéciale à Deauville, Caroline Vié

De notre envoyée spéciale à Deauville, Caroline Vié

Pour son premier film, Chloé Zhao n’a pas choisi la facilité. Les chansons que mes frères m’ont apprises a été intégralement tourné dans une réserve indienne du Dakota du Sud pour un budget de misère. On y suit les destins entremêlés d’un adolescent résolu à quitter sa famille pour suivre sa petite amie en Californie et de sa petite sœur attristée de le voir s’éloigner.

Les Indiens sortent de leur réserve

Chloé Zhao a passé plusieurs mois dans la réserve de Pine Ridge avant d’apprivoiser suffisamment les habitants pour planter sa caméra. « J’ai découvert une population abandonnée par l’Amérique que j’ai souhaité laisser s’exprimer au gré du tournage », a-t-elle expliqué à 20 Minutes alors qu’elle présentait le film au Festival de Deauville. « Si les mots « cinéma indépendant » veulent encore dire quelque chose, mon film est un bon exemple de ce genre quasi disparu », précise-t-elle. Elle a, en effet, tourné avec une équipe réduite avant que la compagnie de Forest Whitaker l’aide en postproduction. « Forest m’a épaulée tout en me laissant un contrôle total sur mon film », dit-elle.



De l’importance des festivals

Chloé Zhao souligne l’importance qu’ont eue les festivals pour la carrière de son film. « Aux Etats-Unis, tout le monde se fiche des films sur les Indiens qui ne constituent pas une clientèle suffisante pour que les salles veuillent montrer des films sur leur communauté », insiste-t-elle. Sa présence à la Quinzaine de Réalisateurs puis à Deauville lui a permis d’exister. « J’aimerais que mon film permette de mieux connaître la culture indienne à laquelle je me suis énormément attachée. C’est pour cela que je souhaite qu’il soit largement distribué. » On ne saurait trop recommander au public français d’aller le découvrir.