VIDEO. Pourquoi le cinéma belge excelle à produire des films cultes
CINEMA•La Belgique n'a pas attendu «Le Tout Nouveau Testament» pour offrir une collection de films au scénarios étonnants...Caroline Vié
Avec Le Tout Nouveau Testament, Jaco van Dormael signe une comédie délirante dans laquelle Benoît Poelvorde campe… Dieu. Mais le film du réalisateur de Toto le héros (1991) et du Huitième jour (1996) n’est pas le seul, en Belgique, à prétendre au statut de film étrange mais potentiellement culte…
>> En quoi Jaco Van Dormael est le plus belge des cinéastes belges
« C’est arrivé près de chez vous » en 1992 : Noir comme l’humour
Ce docu-menteur marque les grands débuts de Benoît Poelvoode à l’écran en tueur sentencieux. Le film à l’humour macabre a fait le tour du monde depuis sa présentation à la Semaine de la Critique à Cannes. Personne n’a oublié le Petit Grégory, cocktail favori du héros.
« On l’a tourné entre potes pour une misère parce qu’on voulait se moquer de l’émission télévisée « Strip-tease », rappelle Benoît Poelvoorde à 20Minutes. On n’aurait jamais pensé que nous parlions de choses universelles. »
« La Promesse » en 1996 : la révélation d’un duo de grands cinéastes
Impossible de parler de cinéma belge sans mentionner Jean-Pierre et Luc Dardenne. Les réalisateurs de Rosetta (2008) et de L’Enfant (2005), palmes d’or à Cannes, ont imposé dès leurs débuts avec La Promesse un style unique, qui fait depuis la gloire des festivals.
« Nos films sont des reflets de la société actuelle dans lesquels nous essayons de donner une voix à des gens que l’on ne regarde pas d’habitude », explique Jean-Pierre Dardenne à 20Minutes.
« Eldorado » en 2005 : le charme discret de Bouli Lanners
L’imposant Bouli Lanners est l’auteur et l’acteur de ce road-movie sur un quadragénaire paumé qui se prend d’amitié pour un petit dealer. C’est d’une infinie tendresse et joyeusement farfelu. Un vrai bijou à redécouvrir.
« Mon idée était de montrer une Belgique différente du Plat Pays qu’on décrit trop souvent comme gris et triste, racontait Bouli Lanners à 20Minutes au moment de la sortie du film. Mon film se veut joyeux comme une partie de plaisir peuplé de personnages pittoresques. »
« Cinéaste à tous prix » en 2005 : la quintessence de la Belgique
Frédéric Sojcher livre un film riche en délires avec Cinéastes à tous prix, documentaire sur des réalisateurs amateurs belges dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils sont farfelus. Parmi eux, le regretté Jean Jacques Rousseau particulièrement dingue.
« Je trouvais important de rendre hommage à ces passionnés qui ont tout donné à la cause du cinéma, confiait Sojcher à 20Minutes lors de la sortie du film. Mon film n’est pas moqueur : il décrit l’itinéraire de ces types épatants qui aime le 7e Art plus que tout. »
« Rumba » en 2008 : Dans l’esprit de Tati
Egalement découvert à la Semaine de la Critique, Rumba a mis sur le devant de l’écran le trio burlesque Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy avec une fantaisie poétique et quasiment sans parole.
« Nos références sont les clowns du cinéma muet, ces artistes excentriques qui ont pu jouer sur deux axes : un cinéma populaire, drôle, accessible et un cinéma d’auteur inventif et raffiné », expliquait Fiona Abel dans le dossier de presse du film.