Décès de Wes Craven: Quatre façons de mourir dans les films du roi de l'horreur
CINEMA•Décédé dimanche, le réalisateur américain n’était pas un tendre avec les protagonistes de ses œuvres…C.W.
Le roi de l’horreur nous a quittés. Wes Craven est décédé dimanche, des suites d’un cancer. Ceux qui ont côtoyé le réalisateur sont unanimes quant à sa gentillesse et sa douceur. Mais au ciné, l’homme n’était pas vraiment un tendre. Il en a fait voir de toutes les couleurs aux personnages qui peuplent ses œuvres. Petit florilège de quelques façons de rendre l’âme dans ses films.
Soif de vengeance
En 1972, Wes Craven, ancien prof de sciences humaines et de dramaturgie, réalise son premier film d’horreur. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère. Sorte de fait divers glauquissime à souhait, La Dernière Maison sur la gauche fut notamment interdit d’exploitation au Royaume-Uni pendant trente ans.
Remake remanié de La source d’Ingmar Bergman, cette première œuvre horrifique raconte l’histoire de deux adolescentes, kidnappées par une bande de sauvages à la Orange mécanique, qui vont les violer, les torturer et les tuer. Voilà, voilà. Mais comme la roue tourne, ces psychopathes vont trouver refuge chez les parents d’une des deux jeunes filles… Et leur vengeance sera sanglante. Electrocution, émasculation, tronçonneuse… Tout y passe. L’exemple même du genre cinématographique du « rape and revenge » (« viol et vengeance »). Violent, controversé et dérangeant.
Assailli par des mutants
Pour son second essai dans le domaine de l’horreur, Wes Craven s’attaque aux mutants, en 1977. Dans La Colline a des yeux, il nous conte les péripéties d’une gentille petite famille en vacances, passant par le Nouveau-Mexique. Mais leur route va croiser celle d’immondes créatures.
Difformes, irascibles, sanguinaires, ces créatures n’ont plus grand-chose à voir avec l’humain. Sans foi ni loi, ces mutants vont multiplier les assauts afin d’anéantir notre gentille petite famille d’Américains moyens. Si le film se déroule au Nouveau-Mexique, ancienne zone d’essais nucléaires dans les années 1950, il s’inspirerait également de l'histoire controversée d’une famille d’Irlandais qui aurait semé la terreur au XVIIe siècle.
Lacéré dans les songes
En 1984, Wes Craven réalise peut-être l’une de ses œuvres les plus anxiogènes : Freddy, Les Griffes de la Nuit. Un film d’horreur devenu culte, l’un des premiers rôles de Johnny Depp, et un cauchemar qui en a fait perdre le sommeil à certains.
Imaginez-vous. Profondément endormi, vous vous retrouvez soudain face à face avec Freddy Krueger, le visage brûlé et des lames tranchantes à chaque doigt. Un individu maléfique qui vous traquera dans votre sommeil, jusqu’à la mort. Un simple cauchemar ? A vous de voir. En tout cas, gare à sa manucure bien aiguisée.
« Slashé »
« Bonsoir Sidney, quel est ton film d’horreur préféré ? ». Avec Scream en 1997, Wes Craven renouvelle le genre du « slasher » et marque les années 1990 d’un coup de couteau. Plus « gentillet » que ses créations précédentes, le premier opus de la saga n’en est pas moins trash pour autant.
Pour les mémoires courtes, l’histoire tourne autour de Sidney Prescott et ses amis, une bande d’adolescents harcelés par un psychopathe masqué et armé d’une longue et redoutable arme blanche. Eviscération, perforation de poumons… Dans cette saga horrifique (quatre films au total, le dernier est sorti en 2011), Wes Craven s’en donne à cœur joie. Souvent imité (Souviens-toi l’été dernier), jamais égalé.