INTERVIEWFestival de Cannes : « J’aime bien les histoires de vies », confie François Damiens

Festival de Cannes : « J’aime bien les histoires de vies », confie François Damiens

INTERVIEWAprès La Famille Bélier, le Belge est à l'affiche de deux films, sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs...
Anne Demoulin

Propos recueillis par Anne Demoulin

Une comédie et un drame. Après La Famille Bélier, François Damiens est à l’affiche de deux films, sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs, Le Tout Nouveau Testament de Jaco van Dormael et Les Cowboys de Thomas Bidegain, présenté ce lundi à Cannes, qui conte la longue quête d’un père pour retrouver sa fille, sur fond de western et de djihad. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer dans « Les Cowboys » ?

J’aime jouer dans des histoires de famille. Le fait que mon personnage parte à la recherche de sa fille est un alibi. Ce n’est pas un film sur le djihadisme. Ce film traite d’un père qui cherche sa fille et d’un fils qui cherche son père.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce lien spécifique ?

J’aime bien les histoires de vies, celles dans lesquelles on peut s’identifier. On est tous l’enfant d’un parent et certains ont la chance d’avoir des enfants. C’est ce qui il y a de plus bouleversant. Tout passe par là, c’est la colonne vertébrale de la vie.

Comment s’est passé le tournage avec le réalisateur Thomas Bidegain ?

J’ai eu la chance de me voir offrir un rôle écrit par quelqu’un d’intelligent qui connaît le sujet. Il a amené son expérience et moi la mienne. Ça m’a fait plaisir de tourner avec Thomas, mais surtout de discuter avec lui avant. On a parlé de tout, de nos parents, de nos frustrations, de nos peurs…

C’est comme cela que vous avez saisi le personnage ?

J’aime l’idée de ne pas jouer. Dans ce film, je ne joue pas. Je n’aime pas qu’on me donne des indications, j’aime quand on me parle. Et puis, je fais ce que je veux et le réalisateur me corrige. En fait, je n’aime pas la technique…

Votre personnage est fan de country…

Je comprends bien pourquoi mon personnage a besoin de cela, c’est cohérent par rapport à son histoire, à sa vie.

On vous découvre des talents de chanteur dans ce film…

Je n’avais jamais chanté de ma vie. Ce qui est difficile, ce n’était pas de chanter, mais d’oser chanter. Ma première leçon de chant, quel malheur ! Mon prof de chant a eu de la patience. Je n’osais pas chanter quand il y avait quelqu’un, j’avais peur que le voisin entende !

Le film reprend les codes du western, vous aimez ce genre ?

Je ne regarde pas de westerns. Je ne regarde pas de films. Ça ne m’intéresse pas…

Vous jouez dans ce drame, mais aussi dans une comédie…

Il n’y a rien de plus proche que le rire et les larmes. On passe souvent de l’un à l’autre sans s’en rendre compte. J’aime quand c’est entre les deux. Vous avez déjà vu un enterrement où l’on ne rigole pas ? Je n’aime pas en revanche l’idée de vouloir faire rire. Le rire est un accident, comme dans mes caméras cachées.

Si vous deviez en faire une à Cannes, où poseriez-vous la caméra ?

Dans les toilettes de tous les palaces avec les bons gros prouts des stars et je leur passerais dans les baffles quand ils montent le tapis rouge ! (Rires) J’aimerais faire une caméra cachée sur un tournage de film, mais cela coûterait trop cher. C’est invendable !

Vous préférez faire l’acteur ou les caméras cachées ?

Quand je fais un film, je veux faire des caméras cachées et vice versa. Sur les tournages, les gens se prennent très fort la tête. En fait, personne n’est jamais mort d’avoir fait un mauvais film. A partir de là, on peut commencer à s’amuser.