Prêt à recevoir une deuxième Palme d’or pour Mia Madre ? Nanni Moretti refuse de répondre à cette question, même si le film a reçu un excellent accueil ce samedi lors de la première projection du matin. Et quand 20Minutes essaie de le titiller sur la présence de John Turturro, un des acteurs fétiches des frères Coen dans son film, il répond avec un sourire : « Je me refuse à faire le moindre commentaire sur ce sujet ».

En compétition au Festival de Cannes : « Mia Madre » de Nanni Moretti

Le réalisateur s’est montré plus prolixe en revanche sur le film lui-même, portrait d’une réalisatrice qui doit partager son temps entre le tournage difficile de son film et le chevet de sa mère mourante.

Une plongée bouleversante sur la création et deuil

« Ce n’est pas un film autobiographique, explique Nanni Moretti. Le cinéma est peut-être une thérapie pour le spectateur mais pas pour moi ». Son actrice principale, Margherita Buy, semble bien placée pour obtenir un prix d’Interprétation. Et John Turturro s’amuse en comédien insupportable, incapable de retenir son texte. « Son personnage serait-il inspiré par Michel Piccoli que j’ai dirigé dans Habemus Papam ?, plaisante Moretti. Peut-être que oui, peut-être que non… »

Hasards et coïncidences

Selon Nanni Moretti, la présence de trois cinéastes italiens sur la Croisette est un pur hasard. « Il s’agit de l’itinéraire personnel des trois longs-métrages et de trois réalisateurs. Cela ne veut pas dire que le cinéma italien se porte mieux. Il n’intéresse plus vraiment personne et encore moins les spectateurs ». Le réalisateur, qui avait obtenu la Palme d’or pour La chambre du fils (2001) avait présidé le jury permettant à Michael Haneke de recevoir une deuxième Palme pour Amour (2012). « Il faut considérer cela comme une coïncidence, pas comme un présage », dit-il, toujours pensif.