CINEMAVincet Cassel voit Cannes comme le monstre de Frankenstein

Vincent Cassel: «Le Festival de Cannes est un peu comme le monstre de Frankenstein»

CINEMAEn compétition à Cannes, Vincent Cassel défend ce jeudi «Tale of Tales», fresque féérique de l'Italien Matteo Garrone...
Vincent Cassel dans The Tales of Tales de Matteo Garrone
Vincent Cassel dans The Tales of Tales de Matteo Garrone - Le Pacte
De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié

De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié

Vincent Cassel est l’un des cumulards les plus charismatiques de cette édition 2015. Il montera les marches ce soir pour Tales of Tales de Matteo Garrone où il joue un prince paillard puis reviendra dimanche pour Mon Roi de Maïwenn, puis Le petit Prince de Mark Osborne, film d’animation inspiré de St-Exupéry. 20 Minutes l’a cuisiné sur ses multiples expériences cannoises.

Comment vit-on le fait de présenter trois films à Cannes ?

Je commence à avoir de petites heures de vol donc je ne suis plus aussi anxieux qu’il y a vingt ans. Je suis content, excité et prêt à faire le boulot qu’il y a à faire pour défendre ces films. Cannes, c’est aussi du travail que j’accomplis volontiers. Ce festival constitue une caisse de résonance unique qui permet aux œuvres d’être vendues à l’étranger. Le cinéma européen a besoin de manifestations de ce genre : c’est une question de survie.

Quels sont vos rôles dans ces trois films ?

Dans Tales of Tales, j’incarne un prince un peu olé olé, un homme avec ses défauts et ses qualités. C’est un film très culotté, ne serait-ce que parce que Matteo Garrone prouve à quel point il est capable de se renouveler. Dans Mon roi, je suis un objet de désir pour Emmanuelle Bercot mais il s’agit surtout d’une histoire d’amour bouleversante. Pour Le petit Prince, je prête ma voix au Renard, l’un de mes personnages préférés du conte.

En compétition au Festival de Cannes : « Tales of Tales » de Matteo Garrone



Quels sont vos principaux souvenirs du festival ?

Mon premier festival, quand j’étais en pension à Sophia Antipolis où j’étais descendu en patins à roulettes pour voir Pink Floyd : The Wall (1982). Le moment où la lumière s’est éteinte avant la projection d’Irréversible (2002) de Gaspar Noé où j’ai soudain compris le choc qu’allaient recevoir les spectateurs. Mon pire souvenir est d’avoir vu un gars se faire tabasser par des videurs devant une boîte de nuit. Cannes, c’est tout ça…

Le Festival a-t-il changé depuis le début des années 1980 ?

Le Festival est un peu comme le monstre de Frankenstein, il a grandi et c’est sûrement un peu déshumanisé mais il a gagné en impact médiatique. C’est un événement démesuré. Ce n’est pas très français, la démesure, mais c’est important. A titre personnel, le Festival m’a aussi beaucoup apporté. C’est après m’avoir vu dans Irréversible que de nombreux cinéastes m’ont contacté pour me proposer du travail.