CINEMALe grand retour d'Al Pacino

Al Pacino malmène son image de star dans «The Humbling»

CINEMAAl Pacino joue un acteur vieillissant et paumé dans «The Humbling», réflexion sur le métier de comédien...
Al Pacino dans The Humbling
Al Pacino dans The Humbling - Metropolitan FilmExport
Caroline Vié

Caroline Vié

Hollywood aime à jouer avec ses légendes. Après Birdman où Michael Keaton et Alejandro González Iñárritu s'amusaient de l'image de star déchue de l'ex-Batman, c'est au tour d'Al Pacino d'égratigner sa réputation de grand acteur avec The Humbling, réalisé par Barry Levinson.

Les papys font leur cinéma

Septuagénaires dynamiques, Levinson et Pacino ne manquent pas d'humour pour décrire les affres et douleurs de leur âge. La superbe Greta Gerwig, repérée dans Frances Ha (2013) secoue les vieux os du héros le temps d'un baroud d'honneur réjouissant. Son interprétation du Roi Lear, une performance shakespearienne que notre homme pourrait livrer les yeux fermés et les doigts dans les nez, est rendue particulièrement poignante parce que son personnage flirte avec la sénilité. Pacino, diminué et un brin cabotin, reste l'un des plus grands comédiens du monde et ne laisse personne l'ignorer.



Révéler les fêlures des grandes gloires

Moins inspiré visuellement que Birdman, The Humbling permet de retrouver des émotions similaires sur fond de temps qui passe. Entre séances de psy sur Skype et parties de jambes en l'air avec la belle Greta, Pacino malmène son image de star qui fut un gangster flamboyant dans Scarface (Brian DePalma, 1983), modèle vénéneux pour toute une génération d'acteurs. A la veille de voir tomber le rideau, le comédien qu'il incarne fait son dernier tout de piste en témoignant du sens de l'autodérision de celui qui l'incarne. Entre le personnage et l'acteur, la frontière est ténue.