PALMARESBerlinale: «Taxi» reçoit l'Ours d'or et la nièce de Panahi est venue chercher la récompense

Berlinale: «Taxi» reçoit l'Ours d'or et la nièce de Panahi est venue chercher la récompense

PALMARESC'est une petite fille en pleurs qui a récupéré l’ours d’or de son oncle, le cinéaste iranien Jafar Panahi…
Stéphane Leblanc

Stéphane Leblanc

De notre envoyé spécial à Berlin

En l’absence de Jafar Panahi, c'est sa nièce, en larmes, qui a reçu samedi le trophée de l'Ours d'or pour son dernier film, Taxi. Beau moment d'émotion.

Qui est Jafar Panahi?

A 54 ans, le réalisateur iranien reste frappé d’une interdiction de quitter son pays, en plus d’une interdiction de réaliser des films et de s’exprimer en public. Depuis la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la république en juin 2009, il vit chez lui, sous la menace d'un emprisonnement. Cela ne l’empêche pas de tourner clandestinement et de présenter ses films dans les plus prestigieux des festivals: Ceci n’est pas un film à Cannes (hors compétition en 2011), Pardé à Berlin (meilleur scénario en 2013), Taxi encore à Berlin cette année.

Ce film Taxi, c'est quoi ?

Rien à voir avec la saga de Luc Besson. Taxi doit son titre à l'idée du cinéaste de tourner avec ses acteurs... dans un taxi. Et le chauffeur, c’est lui. Tout au long du film, ils dressent ensemble un portrait nuancé, parfois terrible, souvent drôle, de la société iranienne actuelle. Les cinéphiles feront le rapprochement avec Le Goût de la cerise, palme d’or à Cannes du maître iranien de Panahi, Abbas Kiarostami, dont l’action se déroulait également dans une voiture.

Les autres prix, pour qui ?

Taxi fait évidemment de l’ombre aux autres récompenses. On notera rapidement que L'ours d'argent du meilleur réalisateur a été partagé par le Roumain Radu Jude, pour son western Aferim et par la Polonaise Malgorzata Szumowska, pour Cialo (Corps).

On retiendra que Charlotte Rampling a reçu l'ours d'argent de la meilleure actrice pour son rôle dans 45 Years, du Britannique Andrew Haigh – ce qui représente sa toute première récompense dans un festival international. Son complice à l’écran, Tom Courtenay reçoit l'ours du meilleur acteur pour son rôle dans le même film.

La revanche de l’Amérique latine sur l’Allemagne

On attendait une percée du cinéma allemand (Victoria, film réalisé en un seul plan séquence, faisait même partie des favoris). Elle est venue d’Amérique latine. Du Chili, plus précisément, avec un Grand prix du jury décerné à Pablo Larrain pour El club et un Prix du scénario à Patrico Guzman pour Le Bouton de nacre. Et du Guatemala avec le prix Alfred Bauer remis à Ixcanul du Guatémaltèque Jayro Bustamante. Aucun film allemand au palmarès, l’effet Mondial ne s’est pas propagé à l'écran...