Guillaume de Tonquédec: «Mon corset dans "Les Nuits d’été" me faisait une silhouette superbe»
CINEMA•Guillaume de Tonquédec porte sur ses épaules ce film sur un notaire des années 1950 qui aime s'habiller en femme...Caroline Vié
Tandis que la guerre d'Algérie fait rage, un notaire de province rangé, marié et père de famille, dissimule un ténébreux secret qui pourrait torpiller sa carrière. Le héros des Nuits d'été de Mario Fanfani aime s'habiller en femme avec des copins-copines qui partagent ses goûts. Cela n'empêche pas cet homme sensible incarné par Guillaume de Tonquédec de coucher avec sa femme, jouée par Jeanne Balibar. Ses fantaisies vestimentaires n'ont rien à voir avec sa sexualité! Le héros de «Fais pas ci, fais pas ça», Césarisé pour Le Prénom a expliqué à 20 minutes comment il a créé ce rôle délicat dans un film que se révèle, avant tout, une belle histoire d'amour...
En quoi ce scénario vous a-t-il attiré?
Mon look de gendre idéal fait qu'on a mis longtemps à me proposer des personnages troubles dissimulant de lourds secrets. C'était déjà le cas de celui du Prénom, une pièce théâtre et un film qui ont changé ma vie professionnelle. Là, on pousse le bouchon plus loin avec une réflexion sur la part féminine qui sommeille en chaque homme et sur ce qu'on cache parfois même à ceux qui sont le plus proches de nous.
La métamorphose était-elle difficile?
Le maquillage était beaucoup plus long que d'habitude, mais on s'amusait bien avec les autres acteurs. Il fallait que mon personnage soit féminin sans être efféminé. J'ai demandé à faire des essais avant d'accepter le film car je voulais être certain de ne pas trahir le propos de Mario Fanfani avec une composition caricaturale. Je voulais que cette femme existe.
Qu'aurez-vous appris sur les femmes au terme du tournage?
J'aurais découvert que marcher avec des talons hauts n'est pas évident, mais que je suis fan de la mode féminine des années 1950-60. Je devais porter un corset très inconfortable qui me faisait une silhouette superbe! Les femmes de cette époque avaient une classe folle que j'ai tenté de retrouver.
Avez-vous craint d'être ridicule?
Une fois que j'ai eu accepté le rôle, je n'ai plus eu peur. J'ai beaucoup pensé à la performance de Jack Lemmon dans Certains l'aiment chaud (Billy Wilder, 1959) pour créer cette femme et je me suis laissé aller. En fait, les scènes de travesti ont été beaucoup moins dures que certaines séquences de dialogues plus intimistes où j'avais l'impression de me mettre à nu.