CINEMASix réalisateurs sur les traces des «Sept samouraïs» d'Akira Kurosawa

Six réalisateurs sur les traces des «Sept samouraïs» d'Akira Kurosawa

CINEMADe grands cinéastes avouent avoir été influencés par le chef d'oeuvre Akira Kurosawa...
Caroline Vié

Caroline Vié

Ce n'est pas seulement l'histoire de ces mercenaires aidant des villageois à affronter des brigands, mais un chef d'oeuvre du cinéma mondial que propose la version intégrale et restaurée des Sept Samouraïs (1954) d'Akira Kurosawa.

En jouant sur le découpage et les échelles de plan, le cinéaste invente de nouveaux codes, ceux du chambara moderne. Et l'influence du film va rapidement dépasser les frontières du genre et du Japon. «Le montage, l'usage des ralentis, la caractérisation des héros seront alors repris par la suite partout dans le monde», analyse le site DVDclassik.com. Les Sept Samouraïs est une date importante dans l'histoire du cinéma.

Certains des grands cinéastes que le film a marqué témoignent en bonus des coffrets DVD et Blu-Ray dans Kurosawa, la voie, documentaire de Catherine Cadou, qui fut la traductrice du maître.



Le disciple japonais

Shinya Tsukamoto s'est imposé comme une chef de file de l'underground nippon avec des films comme Tetsuo (1989) ou Bullet Ballet (1998).

«Akira Kurosawa m'a fait comprendre que le cinéma est un divertissement et un lieu d'expérimentation. Ce que j'aime le plus chez lui c'est son dynamisme. ll m'a donné envie de faire du cinéma».



Le disciple mexicain

Alejandro González Iñarritu, réalisateur de Babel (2006) dont le nouveau film Birdman sort le 25 février prochain, ne cache pas son admiration.

«Son envergure et son ambition, tant du point de vue des thèmes que de celui des images et des émotions qu'il exprime, nous rendent humbles».



Le disciple iranien

Abbas Kiarostami (Le goût de la cerise,1997) est aussi un grand fan de Kurosawa que le réalisateur iranien a eu l'occasion de fréquenter.

«Je suis fasciné par ses mises en scène époustouflantes. Ses films sont remarquables par la présence des sentiments. Malgré les costumes et les accessoires, les sentiments intimes des personnages sont perceptibles».



Le disciple chinois

John Woo déclare montrer régulièrement les films d'Akira Kurosawa à son équipe même quand il réalise de grosses productions américaines comme Mission:Impossible 2 (1999).

«Ses films sont souvent vus comme de simples films d'action mais ils sont empreints d'une réflexion sur le sens de la vie. Ce qu'il peint dans ses films, ce sont les relations qui unissent les hommes. Son cinéma est marqué par un humanisme intense».



Le disciple américain

Martin Scorsese, grand cinéphile devant l'Eternel, a tourné avec Kurosawa dans Rêves (1990), un bonheur pour le cinéaste new-yorkais fan éperdu d'admiration pour son confrère nippon.

«Kurosawa, avec sa façon de raconter les histoires a réuni à sa manière les deux hémisphères du monde. Il y a, dans ses films, des trucs de montages qui m'ont intéressé et je les utilise encore maintenant parce qu'ils m'ont marqué durablement».



Le disciple animé

Hayao Miyazaki, réalisateur de grands films d'animation comme Mon voisin Totoro (1988) et Princesse Mononoké (2006) clame son respect pour son aîné.

«Un film, c'est un plan qui, tout à coup, pénètre en vous et vous touche au plus profond. Certains plans vous font penser aussitôt qu'il s'agit d'un grand film. Il suffit d'un clin d'œil pour le savoir. Nombre de films de Kurosawa répondent à ce critère. Un seul plan, et c'est gagné, je m'incline.»