Cinéma: Sony joue la prudence pour la première de «The Interview»
CINEMA•L'entreprise, encore sous le choc du piratage qu'elle a subi fin novembre, annonce des mesures concernant le film qui déplait fortement à la Corée du Nord...M.C.
Sécurité maximale pour The Interview. Sony, qui a subi fin novembre un piratage massif, a annoncé mercredi un certain nombre de restrictions autour de la sortie du film avec Seth Rogen et James Franco, dans lequel la CIA met sur pied une opération pour supprimer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.
Ainsi, aucune interview ne sera accordée à la presse lors de la première du film, jeudi à Los Angeles. Les équipes de télévision ne sont d’ailleurs tout simplement pas invitées. Un responsable de Sony s’est refusé à tout commentaire, mais cette décision intervient après le piratage qu’a subi l’entreprise fin novembre, accompagné d’un vol de données de grande envergure, dont 47.000 numéros de sécurité sociale d'employés et de quelques personnalités d'Hollywood.
Pas de sortie au Japon
«Renoncez immédiatement à la diffusion du film terroriste qui peut rompre la paix régionale et entraîner la guerre», aurait demandé le groupe de pirates baptisé GOP («Guardians of Peace»). La Corée du Nord dément toute implication dans l'attaque, tout en la qualifiant «d'acte légitime». Pyongyang, à qui la sortie de The Interview déplaît fortement, avait d’ailleurs menacé de se venger»sans pitié».
Sony, qui avait déjà procédé à un certain nombre de changements dans le film après les menaces de la Corée du Nord, a par ailleurs annoncé qu’il n’envisageait pas de sortir le film au Japon. Selon un responsable, qui a refusé de commenter la décision en détail, les marchés où les films sortent sont choisis «après l’évaluation d’un certain nombre de facteurs, en particulier la pertinence du thème du film dans la zone». Dans la «zone Asie», où plusieurs pays entretiennent des relations délicates avec la Corée du Nord, The Interview ne sortira qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande.