CINEMA«Interstellar» projeté en 70 mm dans une seule salle en France

«Interstellar» projeté en 70 mm dans une seule salle en France

CINEMAIl s’agit du format idéal selon son réalisateur, Christopher Nolan…
Anaëlle Grondin

A.G. avec AFP

Un seul cinéma en France et seulement 15 salles dans le monde vont projeter Interstellar de Christopher Nolan sous le format de pellicule 70 mm, un format jugé idéal par le réalisateur américain bien que le numérique soit devenu la norme dans l'industrie.

Le film tourné sur pellicule

Le Grand Mercure d'Elbeuf, en Normandie, cinéma indépendant du groupe Nord Ouest Exploitation Cinémas, présentera le film, qui sort en France ce mercredi, en copie 70 mm, proposant ainsi une projection «la plus lumineuse, la plus fidèle et la plus respectueuse de l'œuvre», a indiqué le groupe dans un communiqué. Six autres salles en France présenteront le film en version argentique, mais en format 35 mm.

Interstellar a la particularité d'avoir été tourné sur pellicule (70 et 35 mm), car Nolan, révélé par Memento (2000) et Insomnia (2002), est un ardent défenseur du film argentique. Le cinéaste est également l'auteur d'une trilogie sur Batman.

Films à grand spectacle

Le 70 mm est un format né dans les années 50, réservé à des films à grand spectacle (Ben-Hur sorti en 1959, La Mélodie du bonheur en 1965 par exemple) diffusés dans des salles de prestige pour contrer le développement de la télévision, a expliqué Stéphane Landfried, chargé du développement et des questions techniques à la Fédération nationale des cinémas français. Il a été peu utilisé. Les réalisateurs tournaient principalement en 35 mm, moins cher.

Ces dernières années, la totalité des salles en France ont basculé vers le numérique mais certaines ont choisi de conserver leurs projecteurs argentiques.

Un «rapport à l’image» unique

L'acteur Keanu Reeves a produit et présenté à Lyon cet automne un documentaire, Side by side, de Christopher Kenneally, qui retrace la prise de pouvoir croissante du numérique et la disparition programmée de la pellicule. Pour l'acteur star de la trilogie Matrix, «avec le numérique, le spectateur perd ce rapport à l'image qui fait la magie du cinéma». Un avis que partage notamment le réalisateur américain Quentin Tarantino.

La baisse des coûts de production figure au premier rang des avantages du numérique sur la pellicule. D'autre part, les copies ne s'usent pas et ne se rayent pas. Mais le numérique permet aussi à certains réalisateurs de «laisser libre cours à leur imagination» et de développer aussi bien leur style que leur «propre univers», notait Keanu Reeves récemment à Lyon.