Interstellar: «L'histoire de mon film est très simple»
INTERVIEW•Christopher Nolan signe une fresque philosophique puissante. Le cinéaste répond à «20 Minutes»...Caroline Vié
Avec Interstellar, Christopher Nolan signe une fresque philosophique puissante sur un sujet de science-fiction. Le réalisateur d'Inception (2010) et de la trilogie Dark Knight a parlé à 20 Minutes de la conception de ce qui s'annonce déjà comme un des films marquants de 2014.
Les voyages dans l'espace vous fascinent depuis toujours?
J'ai grandi à un moment où ce type d'aventures faisait encore vibrer les gens. Le voyage sur la lune était encore relativement récent, le lancement de la première navette spatiale aussi et le premier Stars Wars venait de sortir. C'était une époque où pratiquement tous les enfants rêvaient de devenir astronautes. Depuis, les priorités des gamins ont changé. Interstellar est une façon de rappeler qu'il serait bien de retourner explorer l'espace.
Quelles sont vos influences cinématographiques pour ce film?
Je n'aime pas parler d'influences. Je préfère dire que je suis né dans un monde où 2001, l'odyssée de l'espace existe et qu'il m'était impossible de l'ignorer. C'est un film qui m'a marqué bien que je ne l'ai pas vraiment compris lorsque je l'ai vu, enfant, à sa sortie. Il m'a inspiré mais L'étoffe des héros (1983) de Philip Kaufman a aussi été déterminant parce qu'il possède un souffle épique incroyable. Je l'ai d'ailleurs projeté à mon équipe avant le tournage.
Comment vous viennent les idées pour écrire des films aussi complexes?
L'histoire de mon film est très simple. C'est celle d'un homme qui est contraint d'abandonner sa famille pour partir en mission. Ce qui est plus complexe, ce sont les règles de la physique auxquelles nous avons été contraints de nous plier pour faire se connecter les choses et les gens. Je pense cependant qu'Interstellar est très accessible parce qu'il est conçu pour être vécu comme une expérience cinématographique et un voyage émotionnel.
Dans quelle mesure avez-vous cherché à être réaliste?
Au départ, nous voulions l'être totalement, puis nous nous sommes rendu compte que le côté symbolique de l'histoire avait aussi son importance et nous avons donc cherché un juste milieu entre réalisme et besoins narratifs. Nous avons essayé de rester sur ce que notre conseiller technique considère comme des spéculations raisonnables notamment pour ce qui concerne la subjectivité du temps, un concept que je trouve passionnant...