«La légende de Manolo», superbe film d'animation produit par Guillermo Del Toro
CINEMA•Les légendes mexicaines s'animent dans ce conte familial aux images sublimes...Caroline Vié
La légende de Manolo est un film idéal pour célébrer Halloween en famille dans la joie et la bonne humeur! Cette production de Guillermo del Toro s'amuse avec les codes de la fête des morts pour donner poème fantastique qui fait penser à du Tim Burton sous acide.
Une fable inspirée de la mythologie grecque
Quand le roi et la reine des enfers décident de jouer avec un couple de jeunes mortels et de les pousser à rivaliser pour le cœur d'une belle, leur histoire passe du monde des vivants à celui des morts dans un festival de couleurs et de musique. Le réalisateur Jorge R. Gutiérrez a mis quatorze ans à trouver le financement pour cette histoire librement inspirée du mythe d'Orphée et Euridice qu'il a assaisonné à sa manière. «Gutierrez a voulu rendre hommage au Mexique, et donner une image originale et nouvelle de son pays natal, de ses habitants et de ses traditions tout en s’adressant aux spectateurs du monde entier», explique Guillermo Del Toro.
Un univers profondément original
Si Jorge Gutierrez enchante, c'est parce que son univers se révèle profondément différent des films d'animation actuels. On y retrouve la poésie macabre des légendes mexicaines mêlée à une histoire romantique et à des personnages attachants, poupées de bois superbement décorées. La découverte du royaume des morts peuplé de squelettes cocasses émerveille sans effrayer rendant le film tout à fait recommandable pour toute la famille. «Le Pays des Âmes Chéries, c’est le réveillon du Nouvel An à Times Square et le Carnaval de Rio réunis. La fête ne s’arrête jamais», explique le réalisateur.
Des influences bénéfiques
Des mélodies signées par Gustavo Santaolalla et des tubes des années 90 achèvent de transporter le spectateur dans un monde dynamique où la camarde prend des allures de fêtarde! Difficile de ne pas penser à L'Etrange Noël de M. Jack (1993) d'Henry Selick devant ce festival de chansons et d'images où des créatures bizarres deviennent les amies d'un spectateur conquis. Dali, Picasso et Collodi se sont penchés sur le cercueil de ce conte farfelu dont la richesse visuelle donne envie de le revoir à peine sorti de la salle de cinéma. Viva la muerte!