«Annabelle»: L'encombrante poupée marquera-t-elle la fin des films d'horreur dans les salles de ciné?
CINEMA•Les débordements d'une poignée d'agités reposent la question de la programmation des films d'horreur dans les cinémas...Caroline Vié
Ce n'est pas un phénomène nouveau: les projections de films d'horreur dans les salles ne se déroulent pas toujours comme un long fleuve tranquille. Après Paranormal Activity 4 (2012) et Sinister (2012), c'est au tour d'Annabelle, de John R. Leonetti de déclencher les foudres de jeunes spectateurs au point de provoquer la déprogrammation du film dans quelques salles de cinémas. «La majorité des projections se déroule sans souci. Ces débordements sont rares», déclare un exploitant sous couvert d'anonymat.
Un succès inattendu
«Comme le film est interdit aux moins de 12 ans, ce sont souvent des gamins qui mettent le souk soit par ce qu'ils sont surexcités, soit parce qu'ils espéraient être plus effrayés et qu'ils réagissent violemment pour manifester leur déception», explique un projectionniste du sud la France qui, lui aussi, souhaite rester anonyme. Warner Bros, le distributeur du film, se refuse à tout commentaire alors que les résultats du film sont aussi impressionnants qu'inattendus. Avec près de 400 000 entrées en cinq jours sur moins de trois cents salles, Annabelle a coiffé au poteau Gone Girl et Mommy, les deux grosses sorties de la semaine.
Vers la fin du cinéma d'horreur en salles?
Bien que ce genre d'agissements soit le fait d'un très petit nombre de spectateurs dans une poignée de salles, certains exploitants commencent malgré tout à faire la grimace à l'idée de programmer des films d'horreur. Il y a ceux qui choisissent de les montrer en version originale pour dissuader les plus jeunes. Mais d'autres ne les programment carrément plus. «C'est râlant parce qu'il existe un vrai public de fans qui ne demandent qu'à profiter du film et que ce sont eux qui seront pénalisés», dit Rémy, amateur de cinéma d'épouvante. Jusqu'où les excellents résultats de ce type de films convaincront-ils les exploitants de continuer à les programmer? La sortie de Rec 4 le 12 novembre prochain pourrait apporter un élément de réponse...