Comment le film d'horreur «Annabelle» a retourné plusieurs cinémas de France
TÉMOIGNAGES•Au cinéma ce week-end, l'action était dans la salle plus qu'à l'écran...Christine Laemmel
«Le public des films d'horreur est intelligent» assurait début octobre, John R. Leonetti, le réalisateur d’Annabelle dans une interview à Allociné. Depuis la sortie du film de série B sur les écrans français, on peine à le croire. Bousculades, crachats, cris, bagarres sont rapportés par de nombreux spectateurs. Des scènes confirmées par les salles de cinémas, au point que certaines déprogramment le long métrage. Mais que se passe-t-il pendant la diffusion d’Annabelle dans une salle de cinéma? Les internautes de 20 Minutes racontent.
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«Le film était inaudible»
Kristina s’attendait à un samedi soir ordinaire au Pathé de Plan de Campagne dans les Bouches-du-Rhône. Mais une séance aussi chaotique, elle n’avait «jamais vu ça.» La file d’attente était interminable, mais passe encore. L’agacement n’a pas tardé. «Une dispute a éclaté entre jeunes et parents, décrit-elle. Les gens poussaient pour rentrer et une fois à l'intérieur, courraient dans tous les sens.» Même scénario horrifique à «Parinor» à Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis), selon Alison. «Dès la première seconde du film, les spectateurs ont commencé à hurler. Chaque sursaut était l'occasion de lancer du pop corn. C'était tellement bruyant que le film était inaudible.» Etudiant de 19 ans, Aboubacar, pourtout habitué des films d'horreurs, décrit un chahut mêlé de rires et de cris. «Des filles escaladaient les fauteuils pour ne pas avoir à faire le tour», se souvient-il, «très en colère».
«Un jeune a giflé un vigile»
Les séances ont tourné à une cour de récréation dans laquelle les agents de sécurité tentaient de restaurer l’ordre. «Les téléphones portables s’allumaient sans arrêt, une personne est sortie deux fois pour téléphoner. Un vigile est venu pour faire ranger son mobile à un ado… qui a recommencé cinq minutes après.» Karin, arrivée 30 minutes après le début du film, a découvert des spectateurs assis par terre, par manque de place. Elle a alors réclamé de se faire rembourser. «C’est là que le vigile nous a dit qu’ils allaient mettre le film sur pause, ce qu’ils ont fait cinq minutes plus tard», rapporte-t-elle, interdite. Les plus amusés filmaient la scène avec leur téléphone pendant que d’autres en sont venus aux mains. «Un jeune a giflé le vigile, qui a appelé la police. Nous, nous sommes partis.»
«Plus jamais je n'irais voir ce genre de film»
Alizée, à Evry dans l’Essonne, a résisté jusqu’au bout, sans que les menaces de l’équipe du cinéma ne calment les plus agités. «A la fin de la séance, tout le monde s’est bousculé pour sortir, une femme a même couru pour rejoindre son fils qui était pris dans une bagarre, déplore-t-elle. Cela a continué avec des propos racistes et des violences verbales. A la sortie, au niveau du parking, des bandes de jeunes crachaient sur les voitures et attendaient cette fameuse mère qui s’est mise à les insulter.» Comme Mourad, qui écrit son incompréhension à «12 euros la place», Laura est repartie, «outrée et déçue». «Plus jamais je n'irais voir ce genre de film au cinéma et surtout pas le jour de la sortie. C'est bien dommage.»