CINEMAFestival de Deauville: «Il n'y a que le travail qui apaise ma colère», confie John McTiernan

Festival de Deauville: «Il n'y a que le travail qui apaise ma colère», confie John McTiernan

CINEMAA peine sorti de prison, le réalisateur de «Piège de cristal» a été honoré à Deauville...
Caroline Vié

Caroline Vié

John McTiernan est un homme en colère. Après avoir passé onze mois en prison pour avoir menti au FBI dans une affaire d'écoutes téléphoniques, il a toujours autant la niaque. Le réalisateur d'A la poursuite d'Octobre rouge (1990) et de Une journée en enfer (1995) était remonté comme un pendule au moment de l'hommage que lui a rendu le Festival de Deauville ce lundi soir. «J'étais déjà furieux à vingt ans, je le suis encore davantage à soixante-trois. Il n'y a que le travail qui apaise ma colère», a-t-il confié à 20 Minutes.



Seul au monde au presque

Le cinéaste n'a pas digéré de voir ses prétendus amis disparaître au moment de ses soucis judiciaire. «Ils étaient terrorisés par le gouvernement américain et craignaient des représailles s'ils me soutenaient», insiste-t-il. Seuls l'acteur Samuel L. Jackson et des fans de McT. ont pris fait et et cause pour lui. «Cela a beaucoup compté pour moi, avoue-t-il mais j'ai perdu ma confiance pour la justice de mon pays. Aujourd'hui, des tas de gens, majoritairement pauvres, se retrouvent en prison sans avoir eu de procès». Sorti en février dernier, le réalisateur est toujours sous contrôle judiciaire. «Je fais attention à ce que je dis pendant six mois car je suis encore en leur pouvoir».

De retour aux affaires

Difficile de faire le tri entre réalité et paranoïa dans le discours de John McTiernan, mais une chose est certaine: il envisage de revenir au plus vite à la réalisation. «Ce que je souhaite avant tout, c'est bosser», précise-t-il. Dans dix semaines devrait commencer le tournage de Warbirds, suspense sur des pilotes soldats du feu avec John Travolta dans le rôle principal. Si le réalisateur semble ravi de reprendre le chemin des plateaux, il reste désabusé. «J'ai longtemps pensé que l'Amérique était le meilleur pays du monde mais je n'en suis plus convaincu aujourd'hui car les politiciens ne me semblent plus être des honnêtes hommes», assène-t-il avant de se préparer à aller à la Cinémathèque française qui le recevra samedi prochain.