Les «Métamorphoses» de Christophe Honoré ne sont pas forcément convaincantes
CINEMA•Avec «Métamorphoses», le réalisateur des «Chansons d’amour» change de style, au risque d'agacer...Caroline Vié
Christophe Honoré fait partie de ces cinéastes dont on dit qu’ils se plaisent à se trouver où on les attend pas. Métamorphoses, son nouveau film, ne ressemble à aucune autre de ses œuvres. Le réalisateur a eu le courage d’essayer quelque chose de nouveau, quitte à laisser le spectateur sur le bord de la route avec des chassés-croisés mythologiques transposés au XXIè siècle…
On ne chante plus
Le réalisateur des Chansons d’amour (2007) et des Bien aimés (2011) avait en-chanté ses fans avec ces deux contes dont les mélodies d’Alex Beaupain constituaient des personnages à part entière. Elles étaient interprétées par des stars aussi diverses que Catherine Deveuve, Chiara Mastroianni ou Louis Garrel. Pas de vedette dans Métamorphoses où une bande de jeunes comédiens, tous magnifiques, s’aime et se dévoile en toute liberté en un suite de saynètes un brin décousues librement inspirées d’Ovide.
Amour des villes, amours des champs
Honoré ne cherche plus à choquer comme il avait pu le faire avec les amours incestueuses Ma mère (2003) où il se penchait sur l’œuvre controversée de Georges Bataille. Il ne revient pas non plus le désordre amoureux et sexuel d’Homme au bain (2010) où François Sagat se dénudait totalement. Métamorphoses passe de la banlieue à la campagne du sud de la France pour des bacchanales tantôt joyeuses ou mélancoliques sur lesquelles plane le fantôme de Pier Paolo Pasolini.
Un découvreur d’acteurs
On peut trouver l’approche du cinéaste maniérée et se lasser des parties de jambes en l’air entre divinités bien roulées, mais Christophe Honoré cache un atout majeur dans ses buissons. Il possède un véritable don pour dénicher des acteurs épatants, pour la plupart non professionnels, comme Sébastien Hirel, éblouissant de naturel dans le rôle d’un Jupiter particulièrement entreprenant. Cela est-il suffisant pour emporter le spectateur dans ces aventures entre érotisme et fantastique? Cela n'est pas certain.