ANIMATIONLe Festival d'Annecy rend hommage au cofondateur du studio Ghibli Isao Takahata

Le Festival d'Annecy rend hommage au cofondateur du studio Ghibli Isao Takahata

ANIMATIONLe réalisateur japonais Isao Takahatai a reçu un Cristal d'honneur pour l'ensemble de sa carrière au cours de la cérémonie d'ouverture du festival international du film d'animation...
Anne Demoulin

A.D. avec AFP

Le Festival international du film d'animation d'Annecy s'est ouvert lundi par un hommage appuyé au réalisateur japonais Isao Takahata, à qui l'on doit Le tombeau des lucioles (1988), Pompoko (1994) ou Mes voisins les Yamada (1999). Le cinéaste a reçu un Cristal d'honneur pour l'ensemble de sa carrière au cours de la cérémonie.

Le cofondateur du studio Ghibli

Figure du genre au même titre qu'Hayao Miyazaki, avec lequel il a fondé en 1985 le prestigieux studio Ghibli, Takahata, 78 ans, avait déjà annoncé que Le Conte de la princesse Kaguya, son dernier film projeté en ouverture - le précédent remontait à quatorze ans -, serait son ultime réalisation, tirant ainsi sa révérence moins d'un an après Miyazaki.

«Je suis très honoré de recevoir ce Cristal d'honneur. Je crois que c'est une récompense à la longévité. Je fais ce métier depuis 55 ans. Je suis venu à Annecy il y a 20 ans. Je suis très heureux de vous présenter ce film 20 ans après. Jamais nous n'avons travaillé aussi dur et je suis très content du résultat, merci», a déclaré Takahata, ovationné.

Un long métrage dévoilé à Cannes

Son dernier long-métrage, produit par Ghibli pendant huit ans pour cinq milliards de yens (environ 35 millions d'euros), sorti au Japon en novembre et dévoilé en mai à Cannes lors de la Quinzaine des Réalisateurs, est l'adaptation d'un conte populaire de la péninsule nippone datant du Xe siècle, considéré comme l'un des textes fondateurs de la littérature japonaise.

Le film, qui sortira dans les salles françaises le 25 juin, narre l'histoire d'une minuscule petite fille découverte dans la tige d'un bambou par des paysans qui vont l'élever jusqu'à ce que son immense beauté suscite la convoitise des plus grands princes du royaume. Empreint d'une infinie poésie, l'oeuvre tisse son intrigue et déroule les émotions de ses personnages, dessinés au fusain, dans un décor aux tons pastels qui évoque l'aquarelle.

Un habitué du festival d'Annecy

La nature et le poids de certaines traditions ancestrales sont omniprésents tout au long de ce conte bercé par la musique de Kazumi Nikaido, dans lequel les puissants sont allègrement moqués. Léger et voluptueux, le trait de crayon de Takahata se fait plus incisif lorsque les désillusions de la princesse apparaissent plus vives, comme lors d'une séquence somptueuse où la jeune femme, attristée par les dires de ses prétendants de la capitale, s'enfuit en un coup de vent vers sa montagne natale.

Le festival d'Annecy n'est pas étranger au cinéaste japonais, qui a remporté en 1995 sur les rives du lac haut-savoyard le Cristal du meilleur long métrage avec Pompoko. Il donnera une leçon de cinéma mardi après-midi.