CANNESFestival de Cannes: «Massacre à la tronçonneuse» série B de classe A

Festival de Cannes: «Massacre à la tronçonneuse» série B de classe A

CANNESLe réalisateur Tobe Hooper est venu célébrer le quarantième anniversaire de son chef-d'oeuvre...
De notre envoyée spéciale à Cannes Caroline Vié

De notre envoyée spéciale à Cannes Caroline Vié

Il y quarante ans, Massacre à la tronçonneuse créait l’événement à la Quinzaine des réalisateurs. Tobe Hooper, réalisateur de ce classique du fantastique, est de retour sur la Croisette pour souffler les bougies.

Un anniversaire saignant

«J’ai du mal à comprendre pourquoi mon film fait l’objet d’un tel culte, dit le charmant monsieur de 71 printemps. Quand je l’ai tournée, c’était une petite série B parmi tant d’autres». Leatherface, le tueur à la tronçonneuse, est devenu une icône de la culture populaire avec son masque de peau humaine et sa tendance au canibalisme avec un goût très net pour la viande fraîche. «L’idée m’est venue quand mon médecin de famille m’a raconté s’être fait un masque à partir d’un véritable cadavre d’amphithéâtre pour Halloween», dit Hooper. Le réalisateur malicieux a aussi songé à ses repas de famille pour créer la parentèle du tueur.



Un scandale phénoménal

En 1974, Massacre à la tronçonneuse fait l’événement. «Non seulement, c’était dingue d’être sélectionné à Cannes avec un film d’horreur, mais en plus il y avait une telle foule que je me souviens avoir vu un de mes amis être écrasé sur la vitre du cinéma. C’est alors qu’il y a eu une alerte à la bombe et qu’il a fallu évacuer la salle», se souvient Hooper. Le long-métrage fait scandale et il est même interdit en France avant d’être sorti en vidéo par René Château sous le label «Les films que vous ne verrez jamais à la télévision». Tobe Hooper sourit : «Je ne l’ai remercié que très récemment mais je sais que je lui dois beaucoup».

Du cinéma sous influence

Grand cinéphile devant l’Eternel, Tobe Hooper reconnaît avoir beaucoup puisé dans sa culture cinématographique pour Massacre à la tronçonneuse. «C’est en voulant me démarquer des séries Z d’horreur très gore et en pensant à des œuvres à l’atmosphère terrifiantes comme La maison du diable (1963) de Robert Wise que j’ai décidé de limiter les effusions de sang». Il a également ajouté une touche d’humour noir et de poésie macabre à ce petit bijou de mise en scène aux images volontairement granuleuses et à la bande-son très soignée. 40 ans après sa sortie, Massacre à la tronçonneuse garde une place privilégiée dans les cauchemars du cinéphile.

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