Cannes: bousculade et ambiance surréaliste pour la projection de «Welcome to New York»
POLEMIQUE•Le film d’Abel Ferrara, porté par Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset, et librement inspiré de l’affaire DSK, était projeté samedi soir sur la plage du Nikki Beach, en marge du festival…Anne Demoulin
Le film d'Abel Ferrara était sans doute le plus attendu de la Croisette ce samedi soir. Pourtant, le long métrage ne figure pas en compétition officielle, ni dans les autres sections du Festival de Cannes et ne sort qu'en VOD. Dans l'ombre du tapis rouge, le film a été montré à 20h30 au public cannois, accrédité ou non au cinéma Le Star, qui lui a réservé quatre salles. A 21h, une autre projection était organisée sur la plage du Nikki Beach pour les journalistes. 20 Minutes figurait parmi les 200 journalistes invités à l’événement.
Une concentration médiatique record
Les journalistes sont arrivés vers 20h devant la plage du Nikki Beach, muni de leur précieux carton. «Je viens à Cannes depuis trente ans et je n’ai jamais vu autant d’excitation pour un film qui ne fait parti d’aucune sélection», s’exclame un habitué. Une concentration médiatique record et la cohue pour un film projeté sous une tente, avec un simple vidéoprojecteur sur des chaises pliables.
Durant le premier tiers de la projection, les journalistes étrangers sont calmes et attentifs, les journalistes français rient et commentent. «Gérard Depardieu aurait été un très mauvais acteur porno», s’esclaffe l’un d’entre eux. A l’extérieur, le bruit des autres fêtes adjacentes sur la plage vient s’immiscer et nous rappelle que nous sommes à Cannes. «L’ambiance est surréaliste», commente un journaliste.
Pas d’applaudissements, mais pas de huées à la fin de la séance, l'ambiance est glaciale. Gérard Depardieu arrive entourée de Jacqueline Bisset, rayonnante, d’Abel Ferrara et d’une traductrice.
Gérard Depardieu monte au créneau
Gérard Depardieu est bien décidé à défendre le film. «Le film a comme sujet le pouvoir, le sexe et l’argent, c’est un film shakespearien», lance-t-il d’emblée. Il n’a pensé à DSK en jouant le personnage, mais «il était là».
S’il reconnaît que dans la première séquence – une partie fine organisée dans une grande institution internationale – il y a «quelques exagérations». Il défend les dialogues de la dernière partie du film: «C’est de l’improvisation comme dans les happenings des années de 1960 de Julian Beck». A ses côtés, Abel Ferrara est un peu affalé sur la table.
Pour Jacqueline Bisset, «le film est basé sur une histoire universelle», Gérard Depardieu, un acteur extraordinaire capable d’être «l’homme et l’enfant», Abel Ferrara, un réalisateur qui «met la caméra exactement à la bonne place».
La cohue à l'entrée de la fête
Devant le scepticisme perceptible des journalistes, Gérard Depardieu se lance dans une diatribe dans un anglais approximatif, retraduit en anglais par une interprète. En français, il compare le film d’Abel Ferrara aux films qui ont fait scandale sur la Croisette, citant Les Valseuses de Bertrand Blier, Sous le soleil de satan de Maurice Pialat ou La Grande Bouffe de Marco Ferreri, des chefs d’œuvres, incompris au moment de leur projection.
A la sortie de la conférence de presse, Gérard Depardieu marque un arrêt dans les escaliers montant vers le boulevard de la Croisette, il défend le film, une fois encore, bloquant au passage les journalistes qui voulaient se diriger vers la fête. A quelques mètres de là, devant l’autre plage où a lieu la fête, c’est la cohue. Pour un film hors compétition et hors sélection. Vincent Maraval, producteur du film, vient d’inventer le off à Cannes.
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