Toutes les stars lui confient leur film
FESTIVAL•Eric Falcon officie comme responsable de la projection au Centre de congrès...Fabien Binacchi
Trente-et-un ans qu'il arpente les couloirs les plus secrets du Palais. Trente-et-un ans aussi qu'il y croise, chaque mois de mai, tout le gratin de la planète ciné. «C'est ma vie, raconte Eric Falcon, le responsable de la projection du festival. J'adore toujours autant même si, aujourd'hui, j'ai l'impression d'être un peu blasé.»
Avec Eastwood et Loach
«Avant les montées des marches, nous faisons une répétition pour tout caler. J'ai notamment des souvenirs avec Clint Eastwood... très sympa, raconte le technicien de 59 ans. En 2008 [pour «L'échange»], nous avions partagé un apéro!»
Cette année, Eric Falcon retrouvera Ken Loach. Le réalisateur britannique, en lice jeudi prochain avec «Jimmy's Hall», «fait toujours l'effort de dire quelques mots en français. Je discute toujours avec lui», sourit le projectionniste. Les sujets de sa Majesté, comme les Français, ne sont en général pourtant pas les plus commodes, selon lui. «Lorsque certains viennent à la projection test, nous n'avons pas le droit de nous adresser à eux. Il faut parler avec leurs assistants», souffle Eric Falcon.
Qu'importe ces caprices, pour lui, la magie opère toujours. Même s'il a peut-être un regret: «Aujourd'hui, presque tous les films sont projetés en numérique. Celui de Tommy Lee Jones [«The homesman», projeté dimanche en sélection officielle] est le seul qui qui sera présenté sur pellicule, cette année. Pour les autres, une fois que le film est chargé dans le serveur, il suffit juste de cliquer sur "play"», ironise-t-il. Mais une fois le noir fait dans la salle, l'image sur l'écran lui fera immanquablement resentir «ce frisson» si particulier.