Festival de Cannes: Sachez distinguer les «sections» de la «sélection»
CANNES•Petit memento du festivalier pour s'y retrouver dans le jargon cannois, entre «sections parallèles» et «sélection officielle»...Stéphane Leblanc
Au festivalier néophyte, en plus d’une bonne paire de baskets pour remonter la Croisette, d’une bouteille d’eau et d’un cordon pour tenir son badge, on conseillera ce petit lexique pour éviter de se faire rabrouer par les piliers de la Croisette…
Déjà, maîtriser la «sélection officielle», avec sa cinquantaine de films partagés entre différentes «sections», toutes programmées par le délégué général Thierry Frémaux.
La principale d’entre elles, celle qui focalise tous les regards et ceux qui montent les marches rouges du Palais des festivals, c’est bien évidemment «La Compétition», avec une «sélection» de 18 films (Godard, les Dardenne, Cronenberg…) et un jury pour les départager, présidé par Jane Campion.
Mais on trouve aussi «Un certain regard» (dont le jury est présidé par Pablo Trapero et qu’on grimpe sur un tapis bleu de la salle voisine, Debussy), les «courts-métrages en compétition» et «la Cinéfondation» dont le jury commun est présidé par Abbas Kiarostami. Il y a aussi des films «hors compétition» et en «séances spéciales» (là encore sur tapis rouge du palais). Par abus de langage - car ce sont les mêmes organisateurs- on peut y ajouter les films restaurés de «Cannes Classics» et les projections ouvertes au public du «Cinéma de la plage».
Un Certain Regard, la sélection officielle sur tapis bleu
«Un Certain Regard», qui programme cette année les films d’Asia Argento, Ryan Gosling, Pascale Ferran ou Mathieu Amalric, est donc une section à part entière de la sélection officielle, réservée aux films jugés trop fragiles pour se heurter à la compétition.
Mais, et c’est là la subtilité, ce n’est en aucun cas une «section parallèle», terme désignant habituellement la Quinzaine des réalisateurs et la Semaine de la critique. Indépendantes, ces dernières sont organisées, l’une par une association de réalisateurs de film, la SRF, l’autre par un groupement de critiques, le Syndicat français de la critique de cinéma. Chacune remet des prix parmi ses propres films, selon des règles qui ont tendance à changer chaque année.
C’est ainsi que notre blogueuse Louise Riousse, fait partie cette année du jury Révélation de la Semaine de la critique, aux côtés de Rebecca Zlotowski.
La Caméra d’or fait le lien entre toutes les sections, sauf l’Acid
Même s’ils ont sélectionné leurs propres films, on évite de parler de «films en sélection» à leur égard, car le terme est réservé aux films de la «sélection officielle» choisis par Thierry Frémaux. Au besoin, on utilisera le terme de «programmation».
«La Caméra d’or» sert de lien entre toutes ces «sections», puisque ce prix, décerné par le jury de Nicole Garcia, récompense le meilleur premier film, toute sections confondues (vous suivez toujours?)… à l’exception de l’Acid (vous suivez encore? Parfait! Vous devenez un festivalier de niveau 2!) Moins médiatisée et hostile, par principe à toute compétition, cette troisième section parallèle présente une programmation de films en quête de distributeurs. Adèle Exerchopoulos joue cette année dans l’un d’eux, Qui vive, de Marianne Tardieu.
Il ne faut pas oublier qu’on montre aussi à Cannes des films qui n’ont été retenus dans aucune section, c’est même la majorité des films, qui peuvent éventuellement faire du bruit au Marché du film. Ce sera sans doute le cas pour Welcome to New York, le film d’Abel Ferrara sur l’affaire DSK. Le buzz a d’ailleurs déjà largement commencé.