CINEMAEmilie Dequenne pétille de talent dans «Pas son genre»

Emilie Dequenne pétille de talent dans «Pas son genre»

CINEMAEmilie Dequenne illumine le film de Lucas Belvaux et fait craquer Loïc Corbery dans cette histoire d'amour difficile entre une coiffeuse et un prof de philo...
Caroline Vié

Caroline Vié

Emilie Dequenne pétille de joie de vivre et d’enthousiasme pour son métier d’actrice qu’elle rêve de pratiquer depuis qu’elle a cinq ans. Dans Pas son genre, Lucas Belvaux lui offre le personnage lumineux d’une coiffeuse d’Arras séduisant un prof de philo incarné par Loïc Corbery. «J’était heureuse de trouver un rôle de fille jeune et jolie qui ne soit pas une potiche et dont la personnalité ne soit pas centrée sur une névrose», dit-elle

Le plaisir de la névrose

Les névrosées, Emilie Dequenne en a campé avec un talent épatant qui lui a valu un prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1999 en chômeuse pour Rosetta des frères Dardenne. «Les frères, c’est à la fois précieux et intouchable. Gare à celui qui touche aux frères», prévient la comédienne, vue en infanticide dans A perdre la raison (2012) de Joaquim Lafosse. «Il y avait quelque chose de ludique à puiser dans les recoins les plus sombres de moi-même, parce que je le faisais de façon contrôlée», se souvient-elle. Ce qu’elle avoue ne pas avoir su faire lorsqu’elle jouait Mademoiselle Julie sur scène en 2006. «Strindberg, c’est très violent. Me mettre dans cet état soir après soir m’a énormément affectée».

Créer un personnage solaire

La Muriel de Pas son genre a décidé de prendre la vie avec le sourire. «Je me sens proche d’elle car, comme elle, j’estime ne pas avoir une grande culture et être curieuse de tout». Cette jeune femme pleine de vie tente de se mettre au niveau de son compagnon intello parisien qui peine à s’engager. «Il est plus cultivé qu’elle, mais je la crois plus finaude que lui», explique l’actrice. Elle a cuisiné sa coiffeuse pour apprendre les gestes professionnels de son personnage avant de se mettre entre les mains de Lucas Belvaux. «Son regard sur ses comédiens est si affectueux qu’on a envie de lui donner», dit Emilie. Il est évident qu’elle a mis beaucoup de son talent dans Pas son genre.



L’amour peut-il faire fi des différences?

Elle est coiffeuse et provinciale. Il est prof de philo et parisien. Lucas Belvaux orchestre leur rencontre dans Pas son genre, film tendre sur un couple improbable. La tendresse que le réalisateur de 38 témoins (2012) porte à ses personnages est l’un des atouts majeurs de cette fausse comédie romantique. Ses acteurs, éblouissants, se laissent emporter dans cette histoire d’un amour qu’on sait condamné mais qu’on se plaît à croire possible le temps d’une projection…