Cannes: Deux ou trois choses à retenir sur la sélection officielle
CINEMA•Retour sur l'annonce, ce jeudi matin, de la sélection officielle du 67e festival de Cannes…Stéphane Leblanc
Thierry Frémaux a dévoilé ce jeudi matin les films en sélection officielle… Et promis encore quelques surprises d’ici le début, le 14 mai, du 67e festival de Cannes…
Où sont les femmes?
Elles sont bien là et elles sont quinze. On n’a pas compté, mais on n’est sans doute pas loin du record, les organisateurs ayant provoqué moult réactions ces dernières années au sujet du faible nombre de réalisatrices sélectionnées. Quinze femmes pour 45 films en sélection, ce n’est pas mal. Mais on n’en trouve plus que deux (sur 18) en compétition: la Japonaise Naomi Kawase, Caméra d’or avec son premier film Suzaku en 1997 et grand Prix du jury avec La Forêt de Mogari en 2007. Et une «nouvelle venue»: l’Italienne Alice Rohrwacher, dont le premier film fut présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2011. Thierry Frémaux ne la connaissait pas (il ignorait que son patronyme se prononce «Rohrvaker») et a été surpris de l’entendre pleurer de joie à l’annonce de sa sélection en compétition. En Italie, on connaît surtout sa sœur, l’actrice Alba Rohrwacher.
Où sont les jeunes?
Une fois encore beaucoup d’«habitués»: Ken Loach pour ce qui est annoncé comme l’ultime film de sa carrière, David Cronenberg et les frères Dardenne (dont les films sortent le 21 mai), mais aussi Jean-Luc Godard, Naomi Kawase, Mike Leigh, Atom Egoyan, Andrey Zvagintsev, Nuri Bilge Ceylan, Abderrahmane Sissako… Avec deux sélections, Michel Hazanavicius et Tommy Lee Jones ne sont pas encore des anciens. Pas plus que le Canadien Xavier Dolan, l’Italienne Alice Rohrwacher, l’Américain Bennett Miller, ou l’Argentin Damian Szifron qui concourt pour la première fois en compétition. Mais la principale curiosité se trouve au Certain regard: la première réalisation de Ryan Gosling.
Où sont les Français?
Il n’y a que trois films (de) Français en compétition, deux fois moins que l’an dernier. Sils Maria, d’Olivier Assayas, a été tourné aux Etats-Unis (avec Juliette Binoche et Kristen Stewart) et The Search, de Michel Hazanavicius (avec Bérénice Béjo et Annette Behning), est un remake en Russe et au cœur du conflit tchétchène du film de guerre Les Anges marqués de Fred Zinnemann (1948). Le troisième film est le plus glamour, mais pas le moins risqué: Saint Laurent a déjà provoqué la colère de Pierre Bergé. Si Grace de Monaco, qui a suscité celle de la famille de Monaco, fera bien l’ouverture hors compétition, point d’Abel Ferrara et d’affaire DSK sur la Croisette. «Nous ne commentons pas les films que nous ne retenons pas», a précisé Thierry Frémaux avec un sourire en coin qui laissait augurer un navet. Les autres films français attendus sont au Certain regard: La Chambre bleue de Mathieu Amalric et Bird People de Pascale Ferran. Trop fragiles pour affronter la compétition? On en jugera très vite: le premier sort le 16 mai, le second le 4 juin.