Festival de Cannes: Jean-Luc Godard fait son retour en compétition et en 3D
CINEMA•Jean-Luc Godard sera l’une des (nombreuses) attractions du 67e festival de Cannes…Stéphane Leblanc
Godard, un nom mythique pour plusieurs générations de cinéastes dans le monde entier, de Martin Scorsese à Wong Kar-wai, de George Lucas à Kiyoshi Kurosawa. Revoilà le cinéaste suisse de retour, en compétition s’il vous plaît, avec Adieu au langage, un film qu’il sera bien difficile de résumer ou de qualifier, sinon qu’il l’a réalisé en 3D.
N’est-il pas étrange que la 3D ne soit réservée qu’à un certain spectacle hollywoodien, lui a demandé cet été un reporter du quotidien Libération. «Les jeunes cinéastes ne s’intéressent pas à la technique, a répondu Godard. Ils savent à peine ce que c’est qu’une caméra, alors deux… Ils ne réfléchissent pas au fait qu’une caméra, elle voit.» Il n’envisageait pas encore d’apparaître sur la Croisette mais, songeant au Napoléon d’Abel Gance, évoquait le rêve de projeter le film sur trois écrans. Histoire(s) du cinéma, toujours…
Il n’était pas venu depuis 2001
Jean-Luc Godard, 83 ans, réalisateur né avec la Nouvelle vague, n’était pas venu à Cannes en compétition depuis… treize ans, et la présentation, en 2001, d’Eloge de l’amour. Bien sûr, c’est un habitué du festival, puisqu’il y a présenté Nouvelle Vague, Aria, Détective, Passion, et Sauve qui peut (la vie). Mais ses premiers films, ceux de sa «grande époque», disons entre A bout de souffle et Week-end, ont été présentés au festival de Berlin, où il obtient l’Ours d’or pour Alphaville en 1965. Et c’est à la Mostra de Venise qu’il obtient un Lion d’or, pour Prénom Carmen, en 1983.
En 2010, les festivaliers cannois ont bien vu passer Film Socialisme à Un Certain regard, mais Godard n’était pas là, retenu par d’énigmatiques «problèmes de type grec». En 2013, La Semaine de la Critique avait diffusé son dernier court-métrage, un des 3x3D coréalisés avec Peter Greenaway et Edgar Pêra (sortie en salle prévue le 30 avril). Cette fois non plus, il n’était pas venu. «Il a promis d’être là, insistait ce jeudi matin Thierry Frémaux. Ce qui, pour lui, ne veut rien dire…»