Cannes: Quelques pronostics «objectifs» valent mieux qu’une longue liste de noms
CINEMA•Qui aura la chance de monter les marches? Les pronostics vont bon train à quelques heures de l'annonce, jeudi matin, de la sélection officielle du 67e Festival de Cannes…Stéphane Leblanc
Quels noms Thierry Frémaux tirera-t-il de sa manche? A J-1 avant la conférence de presse du Festival de Cannes, les pronostics se multiplient au sujet de la sélection. Et comme chaque année, le délégué général ne manquera pas de rappeler: «La plupart des films que vous citez sont ceux dont la production a été lancée pour qu’ils soient prêts pour Cannes. Mais tous ne le sont pas.»
Certains n’auront même pas été montrés au comité de sélection. D’autres (discrètement) écartés parce qu’ils n’ont pas (assez) plu, ou placés à Un Certain regard, de façon à être moins «exposés» à la critique. C'était le cas du dernier film de Fatih Akin, Polluting Paradise, retenu en Séance spéciale, avant que le réalisateur ne demande à le retirer de la sélection «pour des raisons personnelles». Peut-être pour mieux le faire concourir à Venise? Quoi qu'il en soit, le résultat devant laisser apparaître un subtil mélange de glamour et d’exigence artistique.
Profiter de l’effet Cannes
Pour autant, certains signes ne trompent pas: les sorties en salles déjà annoncées pour le 14 ou le 21 mai. Non seulement ces films sont prêts, mais ils comptent bien profiter de la caisse de résonance qu’est le Festival de Cannes…
C’est le cas de Deux jours, une nuit des frères Dardenne avec Marion Cotillard, qui sort le 21 mai. Tout comme The Homesman, de et avec Tommy Lee Jones, Hilary Swank et Meryl Streep, de Maps to the stars, de David Cronenberg, avec Robert Pattinson. The Jersey boys, de Clint Eastwood, ne sort que le 18 juin, ce qui ne met pas cette comédie musicale hors course, loin s’en faut…
Affiches internationales et casting trois étoiles
Côté français, Bird People, de Pascale Ferran a annoncé la semaine dernière sa sortie le 4 juin, preuve qque le film est prêt. Et vu la flatteuse réputation de cette cinéaste qui ne réalise qu’un film par décennie, on imagine mal Cannes s’en priver. Avide d’affiches internationales et de castings trois étoiles, le festival pourrait également sélectionner Sils Maria, d’Olivier Assayas, avec Juliette Binoche et Kristen Stewart ou The Search, de Michel Hazanavicius, avec Bérénice Béjo et Annette Bening sur le conflit tchétchène.
La dernière place française en compétition devrait revenir à Mathieu Amalric pour La Chambre bleue. Les jeunes réalisatrices Céline Sciamma et Mia Hansen Love pourraient se retrouver au Certain regard avec Bande de filles ou Eden. On croit moins aux chances d’André Téchiné pour L’homme que l’on aimait trop ou de Benoît Jacquot pour Trois cœurs, malgré la présence, à chaque fois, de Catherine Deneuve, ni à celles de Bertrand Bonello, un temps pressenti en ouverture avec Saint Laurent.
Ryan Gosling avait manqué Cannes l’an dernier
De tous les grands noms cités ça et là — Mike Leigh, John Boorman, Atom Egoyan, Roy Andersson, Nuri Bilge Ceylan, Fatih Akin, Wim Wenders, Atom Egoyan, Larry Clark, Alejandro Gonzales Inarritu, Abderrahmane Sissako, Naomi Kawase, Apichatpong Weerasethakul… tous ont leur chance. Mais certains plus que d'autres.
Notamment Ryan Gosling, parce que le tournage de How to Catch a Monster, sa première réalisation, lui avait fait manquer Cannes l’an dernier. Ou Ken Loach, parce Jimmy’s Hall, qui doit sortir le 2 juillet, est annoncé comme l’ultime réalisation du cinéaste britannique ce qui fera forcément l’événement. Moins connus, les Danois Kristian Levring et Suzanne Bier sont également repérés pour l’excellence de leur casting: Eva Green et Mads Mikkelsen pour The Salvation, Bradley Cooper et Jennifer Lawrence pour Serena. Glamour toujours…
Les X-Men et DSK
Hors-compétition, le dernier Woody Allen, Magic in the Moonlight tomberait à pic car il a été tourné sur la côte d’Azur… Foxcatcher, de Bennet Miller, avec Steve Carell, Channing Tatum et Mark Ruffalo est annoncé par le site Hitflix, tandis que X-Men: Days of future past, dont le réalisateur Bryan Singer est déjà venu à Cannes (avec Usual Suspects), et qui sort en salles le 21 mai, ferait une belle séance de gala!
On parle aussi d’Adieu au langage, que Jean-Luc Godard a tourné en 3D. Ou de Welcome to New York, d’Abel Ferrara avec Gérard Depardieu sur l’affaire DSK. Car la Croisette aime les polémiques. Grace de Monaco, retenu pour ouvrir les festivités, irrite déjà la famille monégasque tandis qu'une bataille a opposé le réalisateur français Olivier Dahan et son producteur américain autour du montage final.