La face sombre de Cédric Klapisch
Après s’être abreuvé gaiement au comptoir de L’Auberge espagnole, Cédric Klapisch descend au sous-sol pour réaliser un vrai polar. Vraiment noir. Et vraiment violent. A priori, Ni pour ni contre (bien au contraire) ne ressemble en rien à la précédente co© 20 minutes
Après s’être abreuvé gaiement au comptoir de L’Auberge espagnole, Cédric Klapisch descend au sous-sol pour réaliser un vrai polar. Vraiment noir. Et vraiment violent. A priori, Ni pour ni contre (bien au contraire) ne ressemble en rien à la précédente comédie communautaire. Mais ces deux films, écrits quasiment en même temps, ne sont peut-être que les deux faces d’une même médaille. Toujours guidé par un texte en voix off, le cinéaste poursuit ses interrogations sur la solitude dans la ville et l’intégration d’un individu dans le groupe. A savoir celle de Caty (Marie Gillain, parfaite en jeune journaliste esseulée), à qui un beau gosse (Vincent Elbaz) propose une grosse somme d’argent pour filmer un braquage. Tout de suite. Réticente puis séduite, passive puis partante, Caty décide de suivre le braqueur et sa bande, happée par le goût du risque et de l’argent. Si la réalisation s’avance vive et alerte, on regrette que le scénario se cantonne aux lois du genre, sans jamais s’écarter du chemin balisé. Recrutement de la bande, préparation du casse du siècle, et grain de sable imprévu... tout cela a déjà été maintes fois vu et revu. Un classicisme auquel n’échappent pas les protagonistes, tout droit sortis du moule traditionnel : les jeunes malfrats sont nerveux et fougueux, les plus anciens protecteurs et moraux, les putes vénales et vénéneuses. En dépit de ces banalités, on éprouve quand même une indéniable sympathie pour Ni pour ni contre (bien au contraire). La fraîcheur et l’entrain des acteurs y sont pour beaucoup. Ah ! Zinedine Soualem en braqueur qui se rêve... chorégraphe. Charlotte Lipinska