50 propositions pour sauver le cinéma français
CINEMA – Le rapport Bonnell propose notamment plus de transparence dans les comptes des films à gros budgets…B.C. avec AFP
Un an après une tribune du distributeur Vincent Maraval dénonçant l’inflation des films à gros budgets, René Bonnell a remis son rapport lors des Assises du cinéma français.
Son rapport, établi avec l’aide d’un groupe de professionnels, avance 50 propositions qui devront être discutées et soumises aux pouvoirs publics.
Préserver le système et ses «vertus»
«Les mesures que je suggère ne sont pas des oukases mais des axes de discussion et de propositions autour desquelles les différentes branches professionnelles devront se concerter», précise René Bonnell à l’AFP.
Le consensus semble se faire autour d’un besoin de transparence dans le cinéma.
Mais dans l’ensemble, le rapport veut aussi préserver l’essentiel du système de financement du cinéma français, envié à l’étranger, et jugé «plein de vertus» par René Bonnell.
La rentabilité en question
Alors qu’une étude, publiée la veille, notait que seul un film français sur dix était rentable, le rapport Bonnell estime que si l’on prend en compte les aides fixes, et non pas l’avance sur recettes, 30% des films seulement ont un solde positif à la fin de leur exploitation.
Les distributeurs, qui financent en grande partie les films, seraient les premiers touchés par l’inflation des films à gros budgets non rentables.
Qui gagne combien?
Le rapport Bonnell préconise d’afficher les salaires des acteurs et des réalisateurs au grand jour pour freiner leur inflation. De même, les recettes des films seraient mieux connues pour éviter les suspicions de mauvaise répartition des bénéfices, quand il y en a.
Le rapport conseille aussi d’assouplir a minima la «chronologie des médias» en autorisant la diffusion à la demande par abonnement 18 mois après la sortie en salle d’un film, contre 36 mois actuellement. Pas de quoi lutter efficacement contre le piratage, jugeront sans doute les adeptes d’une ouverture plus complète.
La télé et la VaD passeront à la caisse
Alors que «le consommateur est devenu programmateur» selon René Bonnell, avec l'essor de la vidéo à la demande à l'acte (VaD) et de la télévision de rattrapage (TVR), le rapport suggère de taxer ces deux secteurs pour au financement du cinéma.
Enfin, les chaînes de télévision qui ne joueraient pas le jeu de la diversité en ne programmant que des films français à gros budgets pourraient être sanctionnées.