Quand le cinéma voit double...
CINEMA•Deux projets sur Yves Saint Laurent ont été lancés en même temps. Il arrive que les grands esprits se rencontrent et que les projets se télescopent dans les productions cinéma...Caroline Vié
Alors qu’Yves Saint Laurent de Jalil Lespert sort aujourd’hui en salles, Bertrand Bonello planche encore sur son Saint Laurent avec Gaspard Ulliel dans le rôle-titre. La sortie est prévue pour le 14 mai prochain. «J’ai entendu parler de ce projet dans la presse, dit Jalil Lespert. Si j’avoue avoir été surpris par sa mise en chantier, je serai très curieux de le voir». Ce n’est pas la première fois que les grands esprits se rencontrent en matière de longs-métrages. Les liaison dangereuses (Stephen Frears) et Valmont (Milos Forman, 1989) ont revisité le classique de Choderlos de Laclos presque simultanément. Coco avant Chanel (Anne Fontaine, 2009) et Coco Chanel et Igor Stravinsky (Jan Kounen, 2009) ont également joué des coudes autour du même sujet.
Valmont : scène de danse par erniubo
La guerre des doublons
En 2011, La guerre des boutons de Yann Samuell et La nouvelle guerre des boutons de Christophe Barratier, distribués à quinze jours d’écart, ont souffert de ce conflit fratricide : aucun des deux films n’atteindra le cap des deux millions d’entrées espérés par leurs producteurs. Aux Etats-Unis, ce sont souvent dans les studios d’animation que ce type de phénomène est notable. «Il est difficile d’expliquer comment les idées qui dorment depuis des années arrivent toutes en même temps à maturation, expliquait Jeffrey Katzenberg au moment où Fourmiz (1998) et les insectes de DreamWorks voyaient s’envoler Les 1001 pattes (1998) de John Lasseter chez Pixar.
La Nouvelle Guerre des boutons Bande-annonce par toutlecine
Dans l’air du temps
«Il ne s’agit pas d’espionnage mais il est certains que le cinéma est un milieu fermé où les idées circulent puisque les gens se parlent, dit John Lasseter. Cela n’est pas une mauvaise chose car cela pousse tout le monde à se surpasser». Pour n’être pas nouveaux, ces doublons semblent inévitables. «Tout le monde subit plus ou moins consciemment les mêmes influences», explique Guillermo Del Toro qui rêve de porter La Belle et à la Bête alors que la version de Christophe Gans sort le 12 février prochain... Reste que les producteurs américains semblent plus prudents et s'arrangent pour que des histoires proches demeurent suffisamment différentes pour que tout le monde trouve sa place au box-office...