CINEMA«The Immigrant», un James Gray tout en nuances

«The Immigrant», un James Gray tout en nuances

CINEMAAvec «The Immigrant», James Gray signe un beau mélodrame avec Marion Cotillard dans le rôle-titre...
Caroline Vié

Caroline Vié

Dans The Immigrant, deux jeunes Polonaises, Ewa et Magda, débarquent à Ellis Island dans l’espoir de trouver un avenir meilleur dans le New York des années 20. La première, malade, est placée en quarantaine et sur le point d’être déportée. La seconde tombe sous la coupe d’un proxénète charismatique puis d’un magicien charmeur… James Gray rend hommage aux mélodrames baroques des années 40/50 pour signer cette œuvre brillamment mise en scène dans lesquels ses fans reconnaitront ses thèmes favoris.

La famille avant tout

Depuis Little Odessa, son premier long-métrage réalisé en 1994 alors qu’il n’avait que 24 ans, James Gray aime à raconter des histoires de familles déchirées et d’individus tentant de retrouver leur place au sein des leurs. C’est le cas d’Ewa prête à tout pour sauver sa petite sœur. James Gray se serait librement inspiré de l’histoire de sa propre grand-mère pour écrire son scénario.

Croquer la Grosse Pomme

Gray a une véritable passion pour la Grosse Pomme et un faible pour Brooklyn. Dans La nuit nous appartient (2007), il décrit le New York des années 80, dans Little Odessa et Two Lovers (2008), c’est Brighton Beach à Brooklyn qui l’a inspiré tandis que The Yards (2000) se déroule dans le Queens. Quand il coécrit Blood Ties avec Guillaume Canet, c’est encore New York qui sert de décor.

Des histoires d’hommes

James Gray s’est toujours entouré d’actrices sublimes telles Charlize Theron, Eva Mendes ou Gwyneth Paltrow. Ce sont pourtant les hommes qui mènent la danse dans ses films. Même ici, où Marion Cotillard incarne le rôle-titre, elle est manipulée par les messieurs de son entourage, Joaquin Phoenix et Jeremy Renner, avant de finir par prendre son destin en main.

Des sentiments exacerbés

On ne sort pas indemne des films de James Gray qui se plaît à jouer avec nos palpitants comme avec ceux de ses personnages. La vie sentimentale n’est pas un long fleuve tranquille que ce soit dans Two Lovers où le héros hésite entre deux belles ou dans The Immigrant dans lequel un triangle amoureux constitue l’un des moteurs de l’action.

Un mélodrame virtuose

Préparez vos mouchoirs ! James Gray s’y entend quand il s’agit de malmener nos glandes lacrymales. Si The Immigrant n’est pas son film le plus fort, on vibre cependant pour son héroïne courageuse tentant de survivre à l’effondrement de son rêve américain. Marion Cotillard et ses grands yeux sensibles sont pour beaucoup dans l’émotion qui se dégage d’une œuvre dont la mise en scène virtuose confirme la maestria d’un auteur esthète.