Luc Jacquet nous fait monter aux arbres dans «Il était une forêt»
CINEMA•Luc Jacquet et le botaniste Francis Hallé nous emmènent au coeur de la forêt tropicale pour un documentaire magique...Caroline Vié
Si quelqu’un pouvait réussir à monter un film sur les arbres, c’est bien Luc Jacquet, le réalisateur de La marche de l’empereur (2004) et du Renard et l’enfant (2007). C’est de sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé qu’est né le documentaire Il était une forêt, distribué par Disney. «Quand Francis m’a proposé de faire un film patrimonial sur les arbres, je me suis demandé si ce projet était raisonnable, dit Jacquet. Puis il m’a emmené dans la forêt tropicale et j’ai eu une révélation que j’ai voulu partager ».
Passionné par les arbres
Francis Hallé a découvert les arbres tout-gamin en grimpant dans leurs branches. «Ce film a été conçu pour que les gens comprennent qu’il est impossible de continuer à détruire ces merveilles, que leurs exploitation irresponsable est comme un fusil à un coup : une fois qu’on a tiré, c’est terminé». Les deux complices ont mis trois ans à faire pousser ce documentaire ambitieux destiné à nous faire voyager dans la canopée. Jacquet a même mis au point un système de travelling révolutionnaire, l’«Arbracam», qui donne l’impression de voler de cime en cime. Forêts amazonienne et africaine livrent leurs secrets devant sa caméra amoureuse de ces lieux».
Le temps des arbres
«Il est moins évident de créer de l’empathie pour les arbres que pour des manchots, précise Luc Jacquet. J’ai donc eu recours à l’animation pour essayer de faire comprendre la notion de temps telle que les arbres peuvent la considérer». Il a donc fait appel à toute une équipe d’animateurs pour décrire l’évolution de ces géants végétaux. L’équipe de MacGuff a planché sur ces effets poétiques et pédagogiques. «On ne peut pas faire rentrer la nature dans une boîte. La forêt ne parle pas d’elle-même, nous avons tenté de la comprendre puis de restituer son message dans le langage cinématographique», dit Francis Hallé. Leur voyage au Pérou et au Gabon permet, en tous cas, de découvrir un univers magique dont on aimerait penser que ce film contribuera à le sauver avant qu’il ne soit trop tard.