«Doutes», film 100% bobo, laisse perplexe

CINEMA•Quand quatre amis discutent entre eux, on se sent un peu en dehors du jeu. «Doutes» ne parvient pas à passionner malgré les présences de Benjamin Biolay et de Christophe Barbier...

no caption - Yann Revol, Zelig Films, 2013.

Caroline Vié

Publié le 10/11/2013 à 00h00 • Mis à jour le 13/11/2013 à 08h10

Deux couples d’amis se retrouvent sur une période de six années afin d’échanger sur l’amour et la vie en général et la politique en particulier. Ils causent souvent ensemble et parfois tous seuls avec un air pénétré et assènent de grandes vérités sur… (voir plus haut). Tel est le point de départ (et d’arrivée) de Doutes, film réalisé par Yamini Lila Kumar.

L’amitié n’est pas un long fleuve tranquille

Un analyste politique et sa compagne historienne pétrie de questionnement sur sa judéité reçoivent ou sont reçus par un journaliste et sa petite-amie plus jeunes qu’eux. On ne comprend pas bien pourquoi ils se fréquentent vu qu’ils n’arrêtent pas se débiner les uns les autres. Il faut dire qu’ils n’ont pas les mêmes idées. Le plumitif Benjamin Biolay a un gros faible pour DSK et sera cruellement déçu alors que le politologue (joué par Christophe Barbier, directeur de rédaction à L’Express) admire Nicolas Sarkozy. Tous cuisinent des plats sophistiqués qui ne donnent pas envie de passer à table.

En bout de table

Le spectateur, lui, se sent comme un nouvel arrivé qu'on a oublié en bout de table. A moins de sortir tout naturellement des phrases comme «Ce n’est pas une «crisouille, c’est un changement de paradigme» ou «Un acronyme, ça fait pas un destin» entre la poire bio et le fromage au lait cru, on peine à se sentir à l'aise avec ce quator. Il est difficile de déterminer si la moindre parcelle d’humour volontaire plane sur des échanges dont on se demande bien à quel public ils sont destinés. A moins que ce film soit montré, plus tard, dans les écoles comme un témoignage de ce que ce qu’étaient les bobos du 21ème siècle, sa raison d'être n'apparait pas comme une évidence...