Même sans Altman, «the show must go on»
Robert Altman, pour qui la réalisation de films était « la chance d'avoir plusieurs vies », aura profité de la sienne – ou des siennes – jusqu'au bout. Le cinéaste américain vient de décéder à Los Angeles à l'âge de 81 ans. Il aura signé quatre-vingt...©2006 20 minutes
Robert Altman, pour qui la réalisation de films était « la chance d'avoir plusieurs vies », aura profité de la sienne – ou des siennes – jusqu'au bout. Le cinéaste américain vient de décéder à Los Angeles à l'âge de 81 ans. Il aura signé quatre-vingt-six films entre 1951 et 2006.
Plus que les honneurs ou la gloire (Palme d'or pour Mash en 1970, Lion d'or pour Short Cuts en 1992), Robert Altman recherchait l'authenticité, quitte à déplaire. A Hollywood, notamment, dont il critiquait « la négation de la culture et le règne des moutons de Panurge » après y avoir dynamité les genres par la satire : le film de guerre (Mash), le western (John Mac Cabe, 1971) ou le polar (Le Privé, 1973). Viré d'Hollywood à l'aube des années 1980, il s'installa à New York, puis à Paris. Quand l'inventeur du « film choral », ce genre qui entremêle intrigues et personnages, retourna aux Etats-Unis, ce fut encore pour fustiger son pays et George Bush en particulier dont il disait en l'an 2000 que « l'élection serait un revers terrible pour la société américaine ». Son dernier film, The Last Show, sortira le 6 décembre sur nos écrans : une comédie musicale nostalgique sur une station de radio qui vient d'être vendue et qui dit en substance que même si l'émission est la dernière, le spectacle doit continuer.
Stéphane Leblanc