Un homme, un flingue, une forêt, figure obligée du cinéma Indé ?
CINEMA•Les armes de tous calibres ont envahi les films indépendants américains comme en témoigne la sélection du festival du cinéma américain de Deauville...Caroline Vié
Quand on feuillette le catalogue du festival de Deauville, on est frappé par le nombre de photos de messieurs seuls avec de gros calibres. Les héros de films indépendants sont souvent en possession d’une véritable artillerie. Ils s’entraînent au tir en forêt, abattent leurs petits camarades, se font mal puis doivent parfois extraire eux-mêmes balles ou flèches de leur anatomie. Phénomène de société ou choix économique? 20 Minutes a placé deux réalisateurs en compétition dans sa ligne de mire…
Un bon rapport qualité-prix
Dans Blue Caprice d’Alexandre Moors, drame puissant et dérangeant inspiré d’un fait divers, un jeune garçon tombe sous l’emprise de son père qui le transforme en tueur en série-tireur d’élite. «Cette histoire permettait de parler de la violence en général tout en se concentrant sur deux personnages dans une voiture ce qui était réaliste en termes de coût», explique le réalisateur, Français installé aux Etats-Unis depuis quinze ans. «L’enjeu dramatique est obligatoirement important et il est très peu coûteux d’avoir des protagonistes en décors naturels avec des armes.»
Même son de cloche de la part de Jeremy Saulnier, réalisateur de Blue Ruin, histoire de vengeance particulièrement sanglante. «J’ai emprunté la collection d’armes d’un copain, dit le réalisateur. Utiliser des flingues dans un film est d’un bon rapport qualité-prix !» La bonne ménagère qui sommeille en chacun de nous ne peut qu’apprécier ces jeunes gens qui ont su allier l'efficacité au talent et à l’économie.