Matt Damon: «Il n’était pas rare qu’on doive me revisser comme une F1 entre deux prises»
CINEMA•Matt Damon tient le rôle principal dans «Elysium», nouvelle fresque futuriste du réalisateur de «District 9»....Caroline Vié
Neill Blomkamp n’a pas ménagé son équipe pour Elysium. Le réalisateur du très remarqué District 9 a fait tourner Matt Damon dans des conditions plutôt extrêmes. L'acteur a partagé avec 20 Minutes son enhousiasme pour cette fresque futuriste où riches et pauvres vivent dans deux mondes distincts.
Comment Neill Blomkamp vous a t-il convaincu de jouer dans Elysium?
J’ai été tout de suite conquis quand il est arrivé avec deux livres remplis de croquis. Son travail préparatoire était incroyablement détaillé. Il m’a montré des dessins des plans les plus complexes du film et des armes qu’il avait inventées. Il avait créé un univers complexe et original. Je n’avais vu un tel boulot que lorsque James Cameron est venu me proposer Avatar que je n’ai pas pu faire pour des raisons d’emploi du temps.
Qui est votre personnage?
Un brave type qui aurait sans doute accepté de ne pas aller sur Elysium si son salut n’avait pas dépendu de ce voyage. C'est pour sauver sa vie qu'il est prêt à braver tous les dangers.
Le tournage a été difficile?
Les scènes que nous avons tournées dans une décharge de Mexico se sont révélées particulièrement redoutables. Respirer des matières fécales toute la journée n’a vraiment rien d’une partie de plaisir !
Et votre costume?
C’est WETA, la société d’effets spéciaux néo-zélandaise, qui l’a conçu d’après les dessins de Neill. Il pesait une dizaine de kilos et était spécialement étudié pour que je puisse me déplacer facilement avec. Je le porte pendant les trois-quarts du film et j’étais quotidiennement épaté de voir combien il était fonctionnel.
Il fallait longtemps pour se glisser dedans?
Ce qui prenait plusieurs heures chaque matin était de refaire mes tatouages et mes différentes plaies. Le costume lui-même était opérationnel en une demi-heure. J’enfilais un pantalon de cycliste et une chemise sur lesquels étaient installés des pas-de-vis. On y ajoutait ensuite les éléments du costume et les prothèses de chair qui étaient censées en dépasser. Il n’était pas rare qu’on doive me «revisser» comme une Formule 1 entre deux prises de vue.
Elysium oppose deux mondes, l’un riche l’autre pauvre. Cela vous semble-t-il ancré dans la réalité actuelle?
J’ai eu la chance de beaucoup voyager dès mon plus jeune âge. J’ai donc pu voir ce qu’est la pauvreté la plus abjecte. C’est l’une des raisons pour lesquelles je me suis engagé pour Water org une organisation caritative que je parraine dans l'espoir de favoriser l'accès à l'eau potable en Afrique. Ce que montre le film n’est pas si éloigné que cela de la vraie vie. Les injustices ne sont pas de la fiction.
Considérez-vous qu’Elysium est un film politique?
Je ne pense pas que Neill Bompkamp l’a conçu ainsi, mais, comme il a grandi en Afrique du Sud, ce qu’il a vu là-bas l’a obligatoirement influencé pour faire ses films. Elysium est avant tout destiné à divertir. Si le public y trouve matière à réflexion ce sera un bonus !