«Le Transperceneige» prend la tête du box office coréen avant même sa sortie en salle
CINEMA•Le thriller d’anticipation de Bong Joon-ho n’a pas attendu sa sortie en salles pour se hisser au top du box office. Du jamais vu au pays du Matin calme…Stéphane Leblanc
C’est le blockbuster le plus attendu de l’histoire du cinéma coréen. Au point que Le Transperceneige, de Bong Joon-ho, thriller de science fiction adapté de la BD éponyme des Français Jacques Lob et Jean-Marc Rochette, avec son casting de stars hollywoodiennes (Chris Evans, Tilda Swinton, Ed Harris, John Hurt) et d’acteurs coréens familiers du cinéaste (Song Kang-ho, Ko Ah-seong), est en tête du box office depuis quinze jours, alors que sa sortie en salle n’est prévue que le 1er août. La semaine dernière, les pré-ventes pour le film représentaient en effet 19,3% des places de cinéma vendus au pays du Matin calme. Un record.
Pourtant, les premières critiques, parues ces jours-ci en Corée, sont plutôt mitigées -il y a ceux qui décrivent le nouveau film du réalisateur de Memories of murder, The Host et Mother comme «un chef d’œuvre puissant et singulier», louant sa profonde «noirceur», alors que d’autres le trouvent «irréaliste» ou «trop abstrait».
La révolution est en marche
L’action se passe en 2031, alors que la Terre est entrée dans une période glaciaire après un accident dans la lutte contre le réchauffement climatique. La vie des survivants s’est organisée à bord d’un train condamné à rouler indéfiniment, où les survivants se sont organisés en société totalitaire. Entassés en queue du train, derrière des wagons entiers de soldats, des compartiments servant de classe d’école et d’autres transformés en potagers, les reclus du système ne vont pas tarder à vouloir remonter en tête du train, là où siègent les autorités et les classes aisées. La révolution est en marche…
«Je suis toujours un peu nerveux, mais je me sens soulagé maintenant que le film est terminé, a déclaré Bong Joon-ho à la presse coréenne. Après avoir lu le roman graphique original, j'ai mis quatre ans pour développer ce projet et il nous a fallu trois ans de plus pour le produire avec le réalisateur Park Chan-wook. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir vaincu une terrible maladie, comme si des cellules cancéreuses avaient occupé mon corps pendant tout ce temps».
Au final, le réalisateur aura donc passé sept ans à peaufiner ce projet, le plus cher de l’histoire du cinéma coréen (30 millions d’euros), mais déjà amorti de moitié grâce aux ventes du film dans 167 pays, dont la France où le film sortira le 30 octobre, et les Etats-Unis où il sera distribué par les frères Weinstein.