Woody Allen recrute des figurants «années 20» sur la Côte d'Azur

Woody Allen recrute des figurants «années 20» sur la Côte d'Azur

20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Yvette, 77 ans, élégante coupe au carré et grands yeux bleus, était la première arrivée ce jeudi pour le casting du prochain Woody Allen, un film d'époque des années 20 tourné sur la Côte d'Azur à partir du 8 juillet, avec cinq cents figurants dont la chevelure était étudiée de très près.

Aux studios d'habitude silencieux de «La Victorine» à Nice - patrimoine cinématographique français créé en 1920 et surnommé jadis le Hollywood français - arrivent par petites grappes, des pros de la figuration mais aussi des néophytes.

Le titre et le scénario du film (qui sera tourné avec le Britannique Colin Firth et l'Américaine Emma Stone) sont des secrets bien gardés.

«Ca ne me dérange pas de couper mes cheveux...»

En revanche, l'époque est située dans les années 20, particulièrement rédhibitoires en matière capillaire. Les cranes rasés, dreadlocks et pattes sont exclus chez les hommes. Les cheveux longs, mèches et colorations sont éliminatoires chez les femmes.

Lisa Lanteri, 20 ans, port gracile de danseuse classique professionnelle, est venue coiffée d'un chignon. «Ca ne me dérange pas de couper mes cheveux...» précise immédiatement la jeune femme, dont c'est le premier casting. «Le monde artistique me fait rêver, le cinéma m'a toujours intéressée», confie-t-elle avec enthousiasme.

«Je bloque tous mes départs en vacances en attendant la réponse!»

On se serait crus dans un salon de coiffure jeudi. «Je précise que mes cheveux sont vraiment naturels, je peux même le prouver...», dit une candidate de 56 ans, aux longs cheveux d'un blond vénitien. «Je bloque tous mes départs en vacances en attendant la réponse!».

Les cheveux ras d'un grand échalas de 26 ans suscitent une réaction mitigée de la très diplomate directrice de casting, à la recherche de chevelures masculines épaisses. «D'habitude, je les coiffe en pic», tente timidement le jeune homme.

Un air de fête

Le «mood board», dans le jargon anglo-saxon du cinéma, donne une idée du style général basé sur des recherches sur les années 20, précise Matthieu Rubin, directeur français de la production, dont la société Firstep a également produit Minuit à Paris une comédie de Woody Allen sortie en 2011.

Peu de signes extérieurs témoignent encore des années de gloire des studios de Nice, si ce n'est leur grand portail d'entrée blanc affichant toujours «La Victorine» avec ses «i» désuets en forme de palmiers. Les studios peinent désormais à attirer les longs métrages. Ce jeudi, un joyeux casting redonnait un air de fête au Hollywood azuréen.