«Shokuzai» de Kiyoshi Kurosawa: Un polar fleuve made in Japan
CINEMA•Avec «Shokuzai», Kiyoshi Kurosawa signe un polar en deux parties qui tient le spectateur en haleine...Caroline Vié
Kiyoshi Kurosawa ne ménage pas les nerfs du spectateur avec Shokuzai (qui signifie «pénitence» en japonais). Le réalisateur de Kairo et de Tokyo Sonata livre un diptyque de quatre heures dont les deux parties Celles qui voulaient se souvenir et Celles qui voulaient oublier sortiront à une semaine d’intervalle dans les salles françaises.
Ne vous laissez pas intimider par la duré des ces films: le plaisir est au rendez-vous d’un récit haletant et brillamment mis en scène présenté à la Mostra de Venise et au Festival Deauville Asie.
Le plaisir d’un feuilleton
Conçue pour la télévision nippone, cette minisérie commence par un fait divers atroce. Quatre écolières voient l’une de leurs amies partir avec un individu louche dans la cour de leur école. Sous le choc après la découverte du cadavre de cette amie, elles seront incapable de se souvenir de la physionomie de l’assassin ce que la maman de la victime ne peut leur pardonner. Quinze ans après le crime, cette dernière continue de persécuter le quatuor, plus ou moins tenaillé par la culpabilité. Le coupable, lui, reste toujours introuvable jusqu’à ce que…
Kiyoshi Kurosawa retrouve le savoir-faire des feuilletonistes d’antan dont on suivait les récits avec passion. Malin, il sait arrêter le premier film en plein suspense afin de nous donner une envie tenaillante de découvrir le second. Son récit, construit comme un puzzle, intrigue, excite et transporte jusqu’à un dénouement vraiment surprenant, aux frontières de l’invraisemblance. Plus que sur la traque du coupable, Kiyoshi Kurosawa insiste sur les portraits d’héroïnes dont un évènement tragique a changé le destin à jamais.