VIDÉO. 100 ans de Bollywood: «Les Indiens sont quand même doués pour les films d'amour»
TÉMOIGNAGES•es internautes de «20 Minutes» nous parlent de leur passion pour le cinéma de Bollywood...Christine Laemmel, vidéo de Jonathan Duron
On ne peut pas aimer le cinéma indien à moitié. Quand on adopte Bollywood, on apprend l’hindi, les danses traditionnelles et on passe ses vacances en Inde. Et si on ne peut pas, on en rêve. A l’occasion des 100 ans du premier film du genre, Helena, Tiah, Patrice, Laurence et Mathangi, internautes de 20 Minutes, évoquent cet engouement sans limites et les réticences des autres spectateurs.
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Vidéo: Jonathan Duron
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«Les musiques, les histoires d’amour, la beauté des personnages, les couleurs» bien sûr, comme nous le dit Patrice, ont charmé ces fans. «C’est comme s’enfuir avec Alice dans le pays des merveilles» ponctue-t-il. «Plonger dans une mer chaude après une année stressante» ajoute Laurence. «Une fascination» qui a «subjugué» Helena au point de l’aider à se sentir mieux, lorsqu’un proche est tombé gravement malade. «Une amie m’a conseillé de vieux films indiens quand ça n’allait pas, se souvient-elle. C’était trois heures d’évasion, un moment qui prend aux tripes, qui m’a permis d’extérioriser mes émotions. Ça m’a permis d’aller mieux. Aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer.»
«Les Français sont bourrés de clichés sur le cinéma indien»
L’univers Bollywood a donc logiquement débordé l’écran de télévision d’Helena et des autres et investi leur cuisine, leur poste de radio et leurs loisirs. Helena s’est fait des amis indiens, Patrice, lui consacre chaque dimanche après-midi aux films bollywoodiens, en mangeant des plats mauriciens et indiens. Tiah, qui a eu le «coup de foudre» dans un avion pour l’Asie, s’est mis aux danses traditionnelles indiennes il y a deux ans. «Et j’ai commencé l’hindi l’an dernier» s’empresse-t-elle d’ajouter.Kitsch, Bollywood? «N’importe quoi!», répondent-ils tous sans hésiter. «Les Français sont bourrés de clichés», s’agace Helena, ravie d’avoir converti son petit ami à Bollywood. «Il était totalement réfractaire, raconte-t-elle, puis un jour je l’ai vu pleurer pour la première fois devant un film et il m’a dit "Les Indiens sont quand même doués pour les films d’amour"». Maintenant, ils en regardent un par semaine et se sont mis à plaider ensemble la cause de ce cinéma auprès de leurs amis. «J’essaie de faire bouger les choses», affirme-t-elle, fière.
Pour autant, beaucoup comprennent les réticences des spectateurs. Laurence confie elle-même avoir dû s’y «reprendre à trois fois pour que [son] esprit occidental accepte de lâcher prise et de passer outre ces cris, ces rires et ces couleurs excessives».
«Une certaine sensualité que les films occidentaux n’ont pas»
Un monde bien plus accessible pour les «Desi» (issus du sous-continent indien), selon Mathangi, qui vit désormais en région parisienne. «Beaucoup d'entre-nous contrairement aux films Bollywood, se marient selon les castes, selon les arrangements des parents sans oser donner son avis. Ces films donnent des leçons de vies, souvent inapplicables dans la vie réelle, par peur de blesser nos parents ou d'être incompris». Un moyen de rêver pour eux, quand les Occidentaux n’y voient souvent qu’une régression.
L’émotion est là, «décuplée» nous dit Helena, «les sentiments sont exprimés clairement» complète Laurence, alors que toutes les relations de proximité hommes-femmes, restent toujours implicites. Jamais de nus, tout reste discret, pudique. Une pudibonderie qui convient parfaitement à Tiah comme à Helena. «La première fois, j’attendais le baiser inespéré, se souvient-elle, encore émoustillée. Avec le temps, on découvre une certaine sensualité que les films occidentaux n’ont pas. Les mains se frôlent et cette subtilité devient sensuelle».
Pour Helena, cette pudeur se perd petit à petit, au fur et à mesure que le cinéma indien se diversifie et s’occidentalise. «Il y a du bon et du moins bon, tempère-t-elle. La durée des films diminue, pour passer sous la barre des 2h30, ça c’est plus acceptable. Le nombre de chansons a été divisé par deux, ce qui conquiert les réfractaires aux comédies musicales. Les scénarios s’ouvrent à des sujets plus variés que les mariages arrangés». Homosexualité, suicide, films d’actions… Bollywood se diversifie. Go Goa Gone, sorti le 10 mai 2013, mêle même les zombies aux musiques festives. En voulant s’ouvrir, le risque reste que ce cinéma au style si marqué, perde peu à peu son âme, et son public si fervent.